"Ils viendraient nous aider ?" : Trump remet à nouveau en cause l’engagement américain dans l’Otan
Une nouvelle prise de distance avec l'Alliance atlantique. Le président américain, Donald Trump, a une nouvelle fois remis en cause l'engagement américain au sein de l'Otan, jeudi 6 mars, estimant que les États-Unis ne devaient pas venir au secours des pays qui, à ses yeux, ne dépensent pas assez pour leur défense. Emmanuel Macron lui a répondu en demandant du "respect".
"S'ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre", a indiqué le président américain, qui n'en est pas à sa première sortie du genre, à des journalistes, depuis la Maison Blanche.
Les pays membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord "devraient payer plus" pour leurs dépenses militaires, a-t-il martelé.
"Mon plus gros problème avec l'Otan (...), c'est que si les États-Unis avaient un problème et qu'on appelait la France ou d'autres pays que je ne nommerais pas en disant 'On a un problème', vous pensez qu'ils viendraient nous aider, comme ils sont censés le faire ? Je n'en suis pas sûr...", a également lancé le président républicain.
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"Des alliés loyaux et fidèles"
"Nous sommes des alliés loyaux et fidèles", a répliqué Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue d'un sommet extraordinaire à Bruxelles.
Le président français a souligné que la France éprouvait "respect et amitié" pour les États-Unis et leurs dirigeants, et était elle-même "en droit de réclamer la même chose" des Américains.
Il a rappelé notamment la contribution du marquis de Lafayette à l'indépendance des États-Unis. "Nous avons toujours été là l'un pour l'autre", a dit Emmanuel Macron, évoquant aussi le débarquement des forces américaines en Normandie en 1944.
Les pays européens ont pendant des décennies largement délégué aux États-Unis le coût de leur sécurité, assurée par Washington dans le cadre de l'Otan, et ont réduit leurs dépenses militaires.
Les États-Unis, qui ont consacré près de 3,3 % de leur PIB à la défense en 2024, critiquent depuis plusieurs années la faiblesse des dépenses militaires européennes.
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Donald Trump a déclaré en janvier qu'il estimait que les pays membres de l'Otan devraient dépenser 5 % de leur PIB dans leur défense.
Le Japon visé aussi
Jeudi, il a aussi évoqué, sur un ton critique, l'accord de défense liant les États-Unis et le Japon.
"Nous avons un accord intéressant avec le Japon, nous devons les protéger mais ils n'ont pas à nous protéger", a-t-il dit. "Qui fait des accords pareils ?", a-t-il poursuivi.
Après la Seconde Guerre mondiale et alors qu'il se trouvait sous occupation américaine, le Japon s'est doté d'une Constitution comportant un article selon lequel il renonce à la guerre. Mais le pays a progressivement abandonné ces dernières années sa politique de strict pacifisme, augmentant ses dépenses militaires et s'efforçant de se doter de capacités de "contre-offensive".
Avec AFP