«Il faut être présent sans trop l’être» : le malaise des managers qui doivent composer avec le télétravail

«C’est devenu un casse-tête. Les salariés, qui ont pris goût à ne plus prendre les transports en commun , ne veulent pas revenir au bureau.» Avocat associé dans un cabinet parisien spécialisé dans le droit des affaires, Julien se bat depuis un an pour essayer de faire revenir ses collaborateurs au bureau deux à trois jours par semaine. Par exemple en organisant des événements en soirée, ou encore des petits déjeuners. «J’essaie de les sensibiliser à l’importance de maintenir une cohésion d’équipe, sans tomber dans la méthode punitive, mais ce n’est pas possible», déplore le manager, qui chapeaute une équipe d’une quinzaine de personnes.

La productivité dans ce cabinet d’avocats n’a pas changé, mais le télétravail reste, selon Julien, moins favorable à la densité des échanges. Il serait devenu moins facile d’avancer sur des dossiers à distance, ou de phosphorer sur des montages complexes. «Il y a une perte d’émulation. Les réunions en visio n’ont pas la même qualité que celles en présentiel, sans compter que la plupart des salariés ne veulent plus mettre la caméra, ajoute l’avocat. Je dois m’adapter, tout comme les autres salariés qui décident de venir sur site, ce qui est source de stress et de tension.»

Comme lui, beaucoup de managers doivent répondre au nouveau défi que revêt la recherche de la «proximité à distance», dans un monde où le télétravail est désormais bien intégré dans le quotidien de nombreux collaborateurs - il concerne aujourd’hui plus d’un salarié du privé sur cinq. Pour donner corps à cette recherche de lien, Alizé Cerulo, 38 ans, jongle entre les points et les visios hebdomadaires, les échanges sur la messagerie Slack, le tout en évitant de tomber dans le piège du micro-management…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 77% à découvrir.

Vente Flash

4,99€ par mois pendant 12 mois. Sans engagement.

Déjà abonné ? Connectez-vous