Le dirigeant d'extrême droite Geert Wilders fait tomber la coalition aux Pays-Bas
Le dirigeant d'extrême droite néerlandais Geert Wilders a fait tomber la fragile coalition à la tête des Pays-Bas en retirant son parti, le Parti de la liberté (PVV), du gouvernement à la suite d'un différend sur l'immigration, ouvrant la voie à des élections anticipées. "Pas de signature pour notre plan sur l'asile... Le PVV quitte la coalition", a écrit Geert Wilders sur le réseau social X, mardi 3 juin, en référence à son programme visant à durcir la politique envers les immigrés et les demandeurs d'asile.
Geert Wilders estimait que le gouvernement prenait trop de temps à mettre en place la "politique d'immigration la plus stricte jamais vue" aux Pays-Bas voulue par la coalition après l'arrivée surprise de son parti en tête aux élections de novembre 2023. Son plan prévoyait la fermeture des frontières aux demandeurs d'asile, le renforcement des contrôles aux frontières et l'expulsion des personnes ayant la double nationalité et reconnues coupables d'un crime.
Une période d'incertitude politique
Fin mai, Geert Wilders avait convoqué une conférence de presse impromptue pour annoncer que sa patience était "à bout" envers le gouvernement du Premier ministre Dick Schoof. Le leader du PVV avait notamment menacé de torpiller la coalition si son plan en dix points n'était pas mis en œuvre dans les semaines à venir. Des experts politiques et juridiques qualifiaient ces plans d'impraticables ou d'illégaux, certains suggérant que Geert Wilders créait une crise pour faire tomber le gouvernement.
Ce retrait, en tout cas, ouvre une période d'incertitude politique dans la cinquième économie et principale exportatrice de l'Union européenne, alors que les partis d'extrême droite progressent sur tout le continent. Les sondages indiquent que la formation politique de Geert Wilders reste la plus forte. L'écart avec ses plus proches rivaux s'est toutefois réduit. Son parti est suivi de près par l'alliance entre les Verts et les sociaux-démocrates de l'ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. Le parti libéral VVD, traditionnellement un acteur majeur de la politique néerlandaise, figure également dans le haut du classement, ce qui signifie que toute élection serait probablement très disputée.