Des bâtiments défoncés défilent à travers la vitre. Éventré, le centre associatif est laissé à l’abandon. Les vitres de l’immeuble d’en face, fantomatique, ont été soufflées. Le cortège de voitures s’arrête sur un trottoir de Boutcha, ce jeudi 28 mars.
Sur son portable, la conseillère municipale Mikhailina Skoryk-Chkarivska montre à Valérie Hayer des photos de cadavres. Ils ont été retrouvés dans les rues le 2 avril 2022, quand les forces ukrainiennes ont repris le contrôle de cette commune occupée pendant un mois, à 30 kilomètres au nord-est de Kiev. Près de 500 morts y ont été décomptés.
À l’eurodéputée de 37 ans, tête de liste du camp Macron pour les élections européennes, Mikhailina Skoryk-Chkarivska raconte le survol des hélicoptères juste après l’invasion russe, les exécutions de civils, les enfants qu’elle a dû enterrer. Elle l’a prévenue: «Ici, tout le monde connaît quelqu’un qui a été tué, torturé ou est disparu. Si l’on ne stoppe pas Poutine ensemble, il ira plus loin.»
Ici, tout le monde connaît quelqu’un qui a été tué, torturé ou est disparu. Si l’on ne stoppe pas Poutine ensemble, il ira plus loin.
Mikhailina Skoryk-Chkarivska, conseillère municipale de Boutcha
Deux ans…