Droit d’asile : un préfet comme nouveau patron de l’Ofpra en France
Avec 51 voix pour et 11 contre, le préfet du Finistère, Alain Espinasse a reçu du Parlement un avis favorable à sa nomination à la tête de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). Cet énarque de 58 ans (promotion Copernic), né à Tulle (Corrèze), ex-directeur de cabinet de la macroniste Yaël Braun-Pivet (entre juillet 2022 et août 2023) et précédemment préfet de Haute-Savoie, après avoir été directeur de la modernisation et de l’action territoriale à Beauvau, était proposé par le président de la République.
Il a donc été adoubé ce 21 mai, après une dernière audition à la commission des lois du Palais Bourbon, et retrouvera une institution qui a rendu en 2024 plus de 141.000 décisions, ayant abouti à 55.000 protections internationales accordées en France aux demandeurs d’asile. Soit un taux de protection de 39%, le plus élevé depuis 40 ans.
Protégé par une «indépendance fonctionnelle»
Le préfet Espinasse remplace à l’Ofpra le conseiller d’État Julien Boucher, qui aura effectué deux mandats, pour un total six années à la tête de cet organisme. Avant de partir, celui-ci avait déclaré : «Incontestablement, il y a à l’échelle internationale des contestations du droit d’asile, mais ma conviction c’est qu’en France il est profondément ancré dans les valeurs de la République», alors que l’immigration agite des débats récurrents dans l’Hexagone, surtout au rythme des saillies du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui assume pleinement de vouloir diminuer la présence des étrangers sur le territoire national.
La séquence qui s’ouvre sera particulièrement intéressante, alors que l’hôte de Beauvau vient d’être renforcé par son accession triomphale à la présidence du parti Les Républicains. L’Ofpra a toujours revendiqué son «indépendance fonctionnelle» face aux tentations de l’exécutif d’interférer sur sa gestion de la demande d’asile.