COP16 sur la biodiversité en Colombie : le fonds mondial biodiversité porté à environ 400 millions de dollars, encore loin des objectifs fixés pour 2030

Pour tenter d'enrayer l'érosion de la biodiversité, huit gouvernements vont sortir le carnet de chèques. Lors de la Conférence des Nation unies sur la diversité biologique organisée à Cali, en Colombie, la COP16, l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la France, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la province canadienne du Québec, se sont engagés, mardi 29 octobre, à abonder le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF) à hauteur de 163 millions de dollars, a annoncé dans un communiqué la structure qui chapeaute cette enveloppe, le Fond pour l'environnement mondial (FEM).

Ces nouvelles promesses de dons portent à quelque 400 millions de dollars le GBFF, créé en 2022 dans le but de financer la protection et la restauration de la nature dans les pays en voie de développement, lesquels ne parviennent pas à accéder aux outils traditionnels de la finance internationale, notamment pour des questions de solvabilité.

Mais la somme est encore loin des objectifs que les pays signataires de l'Accord de Kunming-Montréal se sont fixés : les pays se sont engagés à mobiliser au moins 200 milliards de dollars par an d'ici à 2030 pour la biodiversité, dont 20 milliards de dollars par an d'ici 2025 en provenance des seuls pays riches.

Des discussions sur la structure du fonds

"Le GBFF a été créé il y a deux ans et, 18 mois plus tard, il a commencé à débourser des financements, c'est un record", a déclaré à l'AFP la ministre française Agnès Pannier-Runacher, présente à Cali. Quant à la présidente colombienne de la COP16, Susana Muhamad, elle a rappelé que le GBFF "nécessite plus de fonds" et qu'"il serait utile que les pays développés multiplient les messages indiquant qu'ils atteindront l'objectif de financement".

Le GBFF n'est qu'une partie d'un financement aux pays en développement, qui passe essentiellement par des banques de développement. Mais ce qu'il en adviendra joue un rôle politique majeur dans les négociations des COP biodiversité. Les pays en développement exigent la création d'un nouveau fonds, autonome du FEM et sous gouvernance onusienne, plus respectueuse de leurs intérêts à leurs yeux. Ce que refusent les pays développés, jugeant que cette solution mettrait des années à voir le jour et que la multiplication récente de fonds est coûteuse et inefficace.