Affection de longue durée : les malades sont-ils trop remboursés ? (2/2)
Supprimer le remboursement du suivi de cancers dits « guéris » est inquiétant. Le contrôle régulier est essentiel pour détecter tôt une rechute.
Catherine Mills
Maîtresse de conférences honoraire en économie, codirectrice de la revue Économie & Politique
Alors que l’assurance-maladie réfléchit à une sortie du dispositif ALD (affection de longue durée et remboursement à 100 %) des « cancers en phase de rémission », il faut rappeler qu’adapter notre système de santé au contexte socio-économique, ce n’est pas rogner les remboursements des maladies graves : c’est repenser en profondeur comment assurer la protection sociale pour les maladies de longue durée, comme le cancer.
Depuis plus de vingt ans, le remboursement des soins repose sur la tarification à l’acte (T2A) : chaque consultation, examen ou intervention correspond à un paiement par l’assurance-maladie directement au fournisseur de soins ou au patient pour le rembourser. Pensée à l’origine comme un outil vertueux, elle est maintenant touchée par la malédiction d’Erysichthon (qui se mange lui-même).
En encourageant les actes, il a encouragé des stratégies de facturation parfois déconnectées des besoins réels et est, de façon schizophrène, en...