Nouveau Front populaire : Glucksmann «comprend le trouble» de ses électeurs mais appelle à «hiérarchiser les périls»
Si Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique) a marqué par sa troisième place la campagne des européennes, l’annonce surprise de la dissolution puis la nouvelle alliance scellée à gauche, sans qu’il ait son mot à dire, l’ont rapidement écarté des lumières. Il faut dire qu’une partie de ses soutiens ne comprenaient pas sa passivité face à la formation du Nouveau Front populaire en vue des législatives anticipées. Si l’eurodéputé «comprend» dans une tribune au Monde publiée mardi soir le «trouble de ses nombreux électeurs qui ont voté le 9 juin pour la voie sociale-démocrate, écologiste et pro-européenne ouverte pendant la campagne», il les appeler à «hiérarchiser les périls» face à une «l'extrême droite aux portes du pouvoir».
À la vue des sondages, le «bloc national» pourrait en effet connaître une forte poussée les 30 juin et 7 juillet prochains. Avec une majorité absolue à la clé ? Raphaël Glucksmann, lui, refuse cette hypothèse. Et exhorte les Français à faire la part des choses. «Qui peut décemment croire que la principale menace sur la République vient d'une France insoumise divisée et diluée dans une large coalition électorale dont elle n'a pas la maîtrise quand le Rassemblement national seul peut conquérir la majorité absolue à l'Assemblée dans moins de trois semaines ?», détaille-t-il.
Macron a «ouvert les portes de l’Enfer»
Au fil de son texte, l’essayiste n’épargne pas non plus la décision du président de la République, prise après la défaite cinglante de la liste de Valérie Hayer. Il y voit un «fait du prince ouvrant la voie à une campagne de vingt jours avec un système électoral réduisant de facto l'expression du pluralisme.» Et de charger un peu plus le comportement Emmanuel Macron, qui aurait ouvert «les portes de l'Enfer» : «Nous sommes présidés par un adolescent qui s'amuse à craquer des allumettes dans une station-essence sous les vivats énamourés de trois conseillers obscurs.»