Démantèlement d’un réseau de voitures volées en Gironde : cinq individus placés en détention provisoire
Cinq individus suspectés d’être en lien avec un réseau de voitures volées à Libourne (Gironde) ont été placés en détention provisoire, a appris Le Figaro auprès de la gendarmerie. Au total, onze hommes ont été interpellés dans plusieurs départements notamment en Dordogne et en Gironde.
Une trentaine de voitures volées ont été recensées par les militaires, dont certaines d’entre elles ont été «replaquées, maquillées et régularisées administrativement», nous détaille la gendarmerie.
«Mousejacking»
Tout commence au début de l’année 2024. Quatre voitures sont dérobées à Libourne selon la méthode du «mousejacking». Il s’agit d’une technique de vol reposant sur le piratage informatique d’un véhicule. Elle consiste dans un premier temps à ouvrir l’automobile à l’aide d’une fine barre de fer. Une fois à l’intérieur, le malfaiteur encode une nouvelle clé de démarrage en se connectant sur la prise diagnostic du véhicule (OBD) à l’aide d’un boîtier. Il peut alors partir avec l’automobile sans avoir à utiliser la clé originale.
Ce mode opératoire est apparu avec le développement de l’électronique à bord des voitures et notamment avec la généralisation des systèmes d’ouverture et de démarrage sans contact, expliquent les gendarmes. Les clés métalliques ont depuis laissé place à des télécommandes équipées d’un transpondeur. Ce système permet alors de communiquer avec l’ordinateur de bord du véhicule via un signal radio et l’envoi d’un code. «La reconnaissance de ce code par la voiture autorise le verrouillage et déverrouillage des portières et le démarrage du moteur», poursuivent les militaires.
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Les premières investigations réalisées par les gendarmes permettent de localiser un des véhicules volés en Dordogne. Deux individus sont alors interpellés et déclarent faire partie de l’équipe ayant dérobé les quatre voitures.
L’enquête se poursuit sous l’autorité du procureur de la République de Libourne en collaboration avec la Section de Recherches de Bordeaux et la compagnie de gendarmerie départementale de Libourne. Les investigations menées par les enquêteurs, «complétées par des surveillances», permettent d’identifier les membres de ce réseau, chacun ayant un rôle bien défini : un donneur d’ordre, un voleur, un receleur et un «SIVeur». Ce dernier est chargé de détourner le système du véhicule et ainsi le rendre «comme neuf», relate encore la gendarmerie
Opération judiciaire
En parallèle, sept des véhicules volés révèlent une fraude au niveau des données du Système d’Immatriculation des Véhicules (S.I.V) et permettent alors aux enquêteurs de cibler deux établissements suspects en Gironde et dans les Bouches-du-Rhône.
Le 5 novembre, une opération est déclenchée par les gendarmes en Dordogne, en Gironde, dans l’Aisne, dans les Alpes-Maritimes ainsi qu’en Seine-Saint-Denis et permet l’interpellation des suspects. «La majorité d’entre eux sont connus de la documentation judiciaire pour des faits de vol, recel, violence, faux et infractions sur les stupéfiants», indiquent les militaires.
Des perquisitions permettent aux enquêteurs de mettre la main sur plusieurs véhicules volés, de nombreux documents administratifs français et étrangers (Allemagne, Belgique), de nombreux téléphones, des clés de voitures de marques différentes, un adaptateur ODB pour le diagnostic ainsi que du numéraire. Des stupéfiants ainsi qu’une arme de poing ont également été saisis au domicile d’un des malfrats.