Bertille Bayart : «Finalement, on privatise ou on nationalise ?»
Le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, était à Calais ce mardi pour signer l’acte d’achat par l’État de 80 % du capital de l’entreprise Alcatel Submarine Networks (ASN) auprès du groupe finlandais Nokia. Une nationalisation, donc. « Stratégique », défend le ministre. ASN conçoit, pose et assure la maintenance des câbles sous-marins qui forment aujourd’hui l’infrastructure de l’internet mondial.
Un enjeu crucial face aux risques contemporains, de sabotage et d’espionnage notamment. Ce sont principalement les géants américains de la tech qui possèdent ces réseaux, mais les Français avec ASN et Orange détiennent environ 60 % du marché de la maintenance de ces autoroutes de l’information. Il s’agit donc d’une des très rares places fortes françaises dans un espace critique que se disputent les grandes puissances.
Cette nationalisation intervient au moment même où s’était rouvert le débat sur l’opportunité de relancer des privatisations…