Donald Trump attendu ce vendredi en Californie, touchée par les incendies, pour son premier déplacement

Donald Trump fait vendredi son premier déplacement de 47e président des États-Unis, en Caroline du Nord (sud-est) et dans ce bastion démocrate qu'est la Californie, deux États éprouvés par des catastrophes naturelles dont il a fait des sujets de bagarre politique.

La partie la plus suivie de ce voyage, qui doit ensuite l'emmener au Nevada (ouest), se déroulera dans le grand État de l'Ouest dont le gouverneur démocrate Gavin Newsom veut mener la «résistance» face au président républicain, lequel a en retour menacé de couper les aides fédérales pour lutter contre les incendies à Los Angeles.

104 morts en Caroline du Nord touchée par l’ouragan Hélène

La Caroline du Nord avait été touchée en octobre, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, par l'ouragan Hélène qui y a fait 104 morts. Le milliardaire de 78 ans avait critiqué avec virulence la gestion de crise du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, sa rivale démocrate malheureuse

Christy Edwards, 55 ans, a vu son atelier d'artisanat détruit. Jointe par téléphone, elle a dit «espérer qu'avec la venue de Trump, nous aurons plus de ressources, plus d'équipements pour déblayer». «Nous avons été abandonnés», affirme cette fervente partisane du républicain, qui vit dans une petite vallée isolée et que l'AFP avait rencontrée peu après l'ouragan.

Donald Trump a affirmé sans preuves que certaines zones de l'État avaient été lésées dans l'organisation des secours, car votant majoritairement républicain. Dans le viseur du président : la FEMA, une agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles. Cet organisme «va faire l'objet d'une grosse discussion sous peu, parce que je préférerais voir les États (fédérés) s'occuper de leurs propres problèmes», a dit le président américain, mercredi dans une interview avec la chaîne Fox News.

Dans ce même entretien, il a aussi répété ses menaces à l'encontre des autorités californiennes: «Je ne pense pas que nous devrions donner quoi que ce soit à la Californie jusqu'à ce qu'ils laissent l'eau couler du nord au sud» de l'État pour lutter contre les feux à Los Angeles. Ce climato-sceptique a plusieurs fois dit que la Californie manquait d'eau à cause des politiques environnementales démocrates qui détourneraient l'eau de pluie pour protéger un «poisson inutile», des affirmations contestées par les experts. En réalité, la plupart de l'eau utilisée par Los Angeles provient du fleuve Colorado, et est utilisée en priorité par le secteur agricole.

«Idiot»

Reste que la rapidité et l'intensité des incendies ont mis à l'épreuve les infrastructures de lutte contre le feu et suscité des questions sur la préparation de l'État. Selon la presse, le président sera accueilli à sa descente d'avion, comme c'est d'ailleurs l'usage, par le gouverneur de l'État Gavin Newsom.

Cet espoir du Parti démocrate est l'une des cibles privilégiées du républicain, qui a détourné en injure son patronyme pour en faire «Newscum» avec le mot «scum», signifiant «rebut». Il l'a aussi traité d'«idiot» dans son interview de mercredi.

Le gouverneur s'est positionné comme l'un des grands animateurs de l'opposition face à Donald Trump. «Nous avons l'intention de nous tenir aux côtés des États de tout le pays pour défendre notre Constitution et faire respecter l'État de droit», avait-il averti au lendemain de la victoire du républicain.

Donald Trump a nettement perdu en Californie face à Kamala Harris, mais a enregistré des gains dans certaines circonscriptions. L'État, avec ses politiques progressistes en matière de mœurs et ses initiatives de lutte contre le changement climatique, est depuis longtemps dans le viseur de la droite dure.