Meurtre d’un musulman dans une mosquée : la gauche appelle à un rassemblement contre l’islamophobie

Meurtre d’un musulman dans une mosquée : la gauche appelle à un rassemblement contre l’islamophobie

Jean-Luc Mélenchon appelle à manifester dimanche soir contre l’islamophobie. CHARLY TRIBALLEAU / AFP

De nombreuses personnalités de gauche dont Jean-Luc Mélenchon appellent à se rassembler dimanche soir à Paris contre l’islamophobie, après le meurtre d’un musulman dans une mosquée du Gard vendredi par un Français d’origine bosniaque.

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Un appel à rassemblement «contre l'islamophobie» a été lancé pour dimanche 18h à Paris sur les réseaux sociaux après le meurtre d'un fidèle vendredi dans une mosquée du Gard, un crime a priori prémédité après lequel le meurtrier a filmé sa victime en insultant «Allah». Jean-Luc Mélenchon a indiqué sur X qu’il sera présent et a relayé cet appel à manifester.

Dans son message, le chef des file des Insoumis a déclaré que ce drame «est le résultat des incessantes incitations à l’islamophobie» et constitue «un franchissement de seuil indigne».

Le rassemblement prévu place de la République sera ponctué par une minute de silence en mémoire de la victime, un jeune homme d'une vingtaine d'années appelé Aboubakar. L'appel est notamment relayé par d’autres figures de LFI comme Éric Coquerel ou Rima Hassan ainsi que la patronne des Verts, Marine Tondelier.

Réagissant à ce drame, François Bayrou a dénoncé samedi une «ignominie islamophobe»: «Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l'État sont mobilisés pour que l'assassin soit saisi et puni», a ajouté le premier ministre sur X.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam en France, s'est dit «horrifié» par cet «attentat terroriste anti-musulman» et appelle les musulmans de France à «l'extrême vigilance», selon un communiqué. Le CFCM, qui fustige «les conséquences dramatiques de la banalisation et de la médiatisation de la haine antimusulmane», recommande aux fidèles de ne pas rester seuls ou isolés dans les mosquées. Il appelle en outre les pouvoirs publics «à déclencher immédiatement un plan national de protection renforcée des lieux de culte musulmans».

Vendredi, le suspect toujours en fuite avait porté des dizaines de coups de couteau à un jeune homme en train de prier, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe. Puis il avait filmé sa victime agonisante avec son téléphone portable, en répétant à deux reprises: «Je l'ai fait (...), ton Allah de merde», selon une source proche du dossier.

Dans le cadre de ce dossier, suivi par le groupement de gendarmerie du Gard, la section de recherches de Nîmes et la police judiciaire, des perquisitions ont été menées samedi dans le Gard et dans le département voisin de l’Hérault, selon une source proche du dossier.

Les éléments officiellement communiqués sur le meurtrier sont pour l’instant peu nombreux : né à Lyon en 2004, «Olivier A.» est un homme de nationalité française, issu d’une famille bosnienne, dont une partie réside dans le Gard. Sans aucun antécédent judiciaire, il serait sans emploi.

Selon le procureur de la République de Nîmes, il est «potentiellement extrêmement dangereux» et il est «primordial» de l’interpeller avant qu’il fasse de nouvelles victimes. Dans «les propos décousus» que le jeune homme tient dans la vidéo qu’il a lui même filmée vendredi juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, il semble en effet «manifester son intention de recommencer», avait précisé samedi soir le magistrat.