LVMH : les salariés de Moët Hennessy ont appris la suppression de 1 200 postes dans une vidéo

L'annonce des 1 200 suppressions de postes chez Moët Hennessy, filiale vins et spiritueux de LVMH, a été faite aux salariés via une vidéo envoyée aux salariés ce mercredi 30 avril à 15h35, a appris "ici Champagne-Ardenne" (ex-France Bleu) ce vendredi.

Selon nos confrères, c'est dans une pièce jointe d'un courriel de la direction, envoyé mercredi 30 avril, vers 15h30, que les salariés ont découvert une vidéo intitulée "Regardez Pensez Demain #2. Nos dirigeants partages leur vision stratégique pour Moët Hennessy". Pendant 20 minutes, un employé des ressources humaines y interviewe Jean-Jacques Guiony et Alexandre Arnault, PDG et directeur adjoint de LVMH, qui dévoilent la nouvelle stratégie du groupe.

Interrogé par "ici Champagne-Ardenne", Alexandre Rigaud, le délégué CGT de Moët & Chandon, l'une des maisons de champagne regroupées dans la filiale Moët Hennessy, regrette cette "communication très, très maladroite et déconnectée" et assure que "les partenaires sociaux n'ont aucune information".

"C'est anxiogène"

"On n'annonce pas quelque chose comme ça dans une vidéo", poursuit le syndicaliste, qui explique, qu'étant donné le 1er-Mai férié, de nombreux salariés "en vacances" n'ont pas vu le mail et "se sont réveillés hier ou aujourd'hui en lisant la presse ou en écoutant les journaux", avec l'annonce des suppressions de postes en Champagne et en Cognac. "C'est anxiogène", affirme-t-il.

Moët Hennessy a précisé à franceinfo que ces milliers de suppressions d'emplois, soit près de 13% de sa masse salariale, doit permettre au groupe de revenir à ses effectifs de 2019. La branche "Vins et Spiritueux" du Groupe LVMH indique ainsi vouloir passer de 9 400 à 8 200 postes "par la gestion de son turn-over naturel et le non-renouvellement de postes vacants", c'est-à-dire, sans plan social.

Le chiffre d’affaires de cette filiale de LVMH est en baisse de 11% sur l'année 2024 et de 8% au premier trimestre 2025 - notamment du fait d'une baisse des ventes de cognac. En cause, une demande "plus faible en Chine et aux Etats-Unis", précise le géant français du luxe.