«On va se battre comme de bons Français» : au Top Afep, l’optimisme supplante la conjoncture anxiogène
Nouveau record pour la 7e édition du Top Afep, le speed-dating entre dirigeants de grands groupes et patrons de PME et ETI, organisé samedi matin au Palais d’Iéna par l’Association française des entreprises privées (Afep) qui fédère 118 poids lourds de l’économie tricolore. La manifestation qui a rassemblé 300 entrepreneurs et 50 grands patrons s’est achevée avec un total de 1649 tête-à-tête de 7 minutes, contre 940 l’an dernier. «Je suis soufflé par l’énergie des personnes qui nous présentent leurs innovations. Il y a plus de vitalité que l’an dernier», s’est enthousiasmé Jean-Dominique Senard, le président du conseil d’administration de Renault Group.
«Le choix des sociétés est plus fin et 80% de mes échanges vont se traduire par des rendez-vous avec des membres du groupe, contre 50% lors des sessions précédentes», confiait Sébastien Bazin, le PDG d’Accor. «Nous n’avons pas parlé de la situation internationale une seule fois, on va se battre comme de bons Français et de bons Européens», assurait-il.
Antoine Laforgue, directeur général de l’acteur du photovoltaïque Feedgy, notamment venu rencontrer Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, avec l’espoir de mettre ses technologies au service de l’énergéticien, se montrait lui aussi résilient. «Les énergies renouvelables vont être pénalisées, mais la rénovation de centrales, qui est notre marché, est mieux protégée », affirmait-il.
Relais de croissance
Guillaume Lafont, le directeur général de Vizcab constate lui aussi «un rétropédalage sur les sujets environnementaux, mais c’est à double tranchant». Venu présenter sa plateforme de calcul d’empreinte carbone dédiée au secteur de la construction, auprès de Thierry Laborde, le directeur général délégué de BNP Paribas, Benoît Bazin le PDG de Saint-Gobain et Fabrice Barthelemy, le président du directoire de Tarkett, Guillaume Lafont voit se profiler «une pression moins forte dans la réglementation des marchés ainsi qu’une moindre concurrence. On navigue toutefois dans l’incertitude, mais l’entrepreneuriat c’est ça !», lâche-t-il.
Le cofondateur de la start-up rouennaise Lili for life, Bertrand Descours, était de son côté satisfait que sa rencontre avec Thierry Martel, le directeur général de Groupama, donne prochainement lieu à une démonstration de faisabilité (POC). «Les grands patrons qui se sont déplacés veulent que ça crante, comme nous. Évidemment quand on se croise dans les couloirs entre entrepreneurs on s’interroge sur nos chiffres d’affaires et la période est compliquée. Mais c’est dans ce type de manifestations qu’on trouve des relais de croissance. On est entrepreneur et on va de l’avant !».