Notre critique des 4 Fantastiques : Marvel a-t-il retrouvé la magie de ses meilleurs Avengers ou Gardiens de la galaxie ?

Enfin un peu de lumière. Bombardés d’histoires « multiverselles » ces dernières années (Doctor Strange in the Multiverse of MadnessSpider-Man : No Way Home, The Marvels...), les fans de Marvel retrouveront mercredi le sourire et l’essence même d’un film de super-héros avec la sortie des 4 Fantastiques : Premiers pas . Le public va redécouvrir la bande de héros, portée par Pedro Pascal, une vingtaine d’années après la sortie des deux volets de Tim Story, qui n’avaient pas vraiment convaincu. Cette fois, la tâche a été confiée à Matt Shakman (Cut Bank). Le réalisateur américain introduit de fort belle manière dans le Marvel Cinematic Universe (MCU) et lance, par la même occasion, la sixième phase de la franchise où sont attendues les sorties d’Avengers : Doomsday  et Secret Wars.

Il nous plonge en plein cœur d’un New York, à la fois familier et différent : celui des années 1960, mais sur la Terre 828. Quatre super-héros font régner l’ordre dans les rues de la City. On les appelle les « Quatre Fantastiques ». Le chef de la bande, Reed Richards, alias Mr Fantastique (Pedro Pascal), est l’un des plus grands cerveaux scientifiques de toute l’Amérique. Depuis une expédition spatiale qui a tourné à la catastrophe, il est capable d’étendre toutes les parties de son corps jusqu’à des proportions... fantastiques. Son épouse, Sue Storm, alias la Femme invisible (Vanessa Kirby), peut disparaître et est maîtresse en télékinésie. Son frère Johnny Storm, alias la Torche Humaine (Joseph Quinn), est un séducteur irrésistible et inflammable. Quant au meilleur ami de la smala, Ben Grimm (Ebon Moss-Bachrach), il tire son surnom La Chose de sa transformation en immense bonhomme de pierre superpuissant qui n’a rien à envier à Hulk.

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Si leurs aventures cinématographiques jusqu’à présent n’ont pas marqué les mémoires, ces quatre-là comptent parmi les personnages emblématiques des comics Marvel, à l’instar des Avengers ou des X-Men. Ils sont aussi les plus grosses célébrités de la ville. Leurs noms inondent les kiosques à journaux. L’annonce de la grossesse de Sue est un événement digne de celle de la princesse Kate.

Ce petit monde parfait est percuté par l’arrivée d’un mystérieux Surfeur d’argent (Julia Garner), venu du fin fond de l’univers. Il est le héraut de Galactus, annonciateur de l’arrivée de ce Dévoreur de Mondes et, par conséquent, la destruction de la planète. À moins que...

Du grand cinéma de super-héros

Place à un grand show durant lequel les scènes s’enchaînent avec brio et effets spéciaux à foison. Marvel joue sur du velours avec ces décors galactiques, qui ont fait les succès des Avengers, de Thor, ou des Gardiens de la Galaxie . Lorsque la caméra de Matt Shakman se fait plus intime, on respire des bouffées des années 1960, façon Mad Men ou, plus récemment, Loki, l’une des rares productions des studios Marvel à avoir séduit le public ces derniers mois.

Les derniers films du MCU souffraient de la faiblesse - voire de l’indigence - de leur scénario. Celui des 4 Fantastiques, qui emprunte tellement à la BD originale, renoue avec l’âge d’or du genre. En évacuant bien vite les « origines » de ces super-héros et comment ils ont acquis leurs pouvoirs, les scénaristes privilégient l’intrigue principale. Dans la version de 2015, Josh Trank avait mis plus d’une heure à expliquer les origines des Quatre Fantastiques. Ce fut un échec.

Joseph Quinn cinq étoiles

Les nouveaux visages de la bande de super-héros, incarnée il y a vingt ans par les formidables Ioan Groffudd, Jessica AlbaChris Evans et Michael Chiklis, s’approprient leurs rôles à la perfection. Pedro Pascal fait un excellent Mr Fantastique, leader à la Tony Stark, dépassé par les événements, mais toujours capable de trouver la solution miracle. Vanessa Kirby joue avec force une mère protectrice et courageuse. Ebon Moss-Bachrach est moins en vue, encombré par son personnage de Ben Grimm. La palme revient à Joseph Quinn, star de Stranger Things, qui tient un rôle crucial, drôle, et plus crédible que ses prédécesseurs Chris Evans et Michael B. Jordan.

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Emballant, frénétique et émouvant, Les 4 Fantastiques signe le renouveau du MCU. Kevin Feige, directeur des studios Marvel, expliquait le week-end dernier à Variety  vouloir ralentir la cadence de sorties des films pour se concentrer sur la qualité plutôt que la quantité. C’est que le public avait fini par se lasser et Disney par s’inquiéter de ses résultats, après avoir racheté Marvel à prix d’or. Est-ce le premier résultat de cette stratégie ? Le film de Matt Shakman lance avec brio la sixième phase de la saga. Et c’était loin d’être gagné d’avance. À voir si les promesses seront tenues. Pour notre plus grand plaisir, les 4 Fantastiques sont annoncés au casting d’Avengers - Doomsday, où ils affronteront un autre personnage emblématique des comics : le Dr Doom, interprété par Robert Downey Jr. On en salive d’avance.

La note du Figaro  : 3/4