La Chine révèle avoir mis au point un robot capable de sectionner les câbles sous-marins

Un nouvel outil qui pourrait bien déstabiliser le réseau mondial de télécommunication. Le South China Morning Post, quotidien de Hong Kong, a révélé que des ingénieurs du Centre chinois de recherche naval (CSSRC) sont parvenus à concevoir un robot capable de mettre hors services les câbles sous-marins, principaux transmetteurs des données échangées d’un continent à l’autre. L’appareil ressemble à une scie circulaire fixée à un bras articulé, conçu en alliage de titane. Doté d’une meule de 15 centimètres de diamètre, l’outil peut résister à la pression des fonds marins jusqu’à une profondeur de 4000 mètres, soit une distance deux fois plus profonde que celle à laquelle sont enfouis les câbles.

La nouvelle possession de Pékin a été révélée par une revue chinoise spécialisée fin février. «Les résultats expérimentaux montrent que l’appareil électrique de découpe de câbles sous-marins peut réussir à couper des câbles renforcés sur un diamètre de 60 millimètres avec un taux de réussite qui atteint 100 %», est-il indiqué dans l’article de recherche, photographies de câbles endommagés à l’appui. Ce nouveau robot est capable de fonctionner dans des environnements à la «visibilité zéro» et de venir à bout de câbles protégés par une gaine d’acier en tournant à 1600 tours minutes.

«Porter atteinte aux réseaux sous-marins»

Le petit appareil a vocation à être fixé sur des sous-marins capables de s’aventurer dans les eaux profondes, qu’ils soient dotés ou non d’équipage. Ces exploits ont été repris et vantés entre le 22 et le 24 mars dans le South China Morning Post. D’après le journal hongkongais, «c’est la première fois qu’un pays révèle officiellement qu’il dispose d’un tel outil capable de porter atteinte aux réseaux sous-marins».

Toujours selon le journal, l’appareil cible les câbles blindés, «recouverts de gaines en acier, en caoutchouc et en polymère», qui sous-tendent «95 % de la transmission de données mondiale». Revendiqué comme un outil «de sauvetage civil et d’exploitation minière des fonds marins» par l’équipe de chercheurs dirigée par un certain Hu Haolong, le potentiel de double usage de l’appareil devrait alerter à l’internationale.

Hausse des endommagements de câbles sous-marins

Les sectionnements de câbles sous-marins sont en hausse, notamment en mer Baltique où une douzaine a été sabotée depuis le début de la guerre en Ukraine. D’autres câbles vitaux pour les télécommunications ont également été endommagés depuis le mois de novembre dans la même mer. Alors que le Washington Post plaidait l’hypothèse des accidents, une telle annonce de la part de la Chine a de quoi inquiéter.

D’autant plus que le 25 février dernier, des garde-côtes taïwanais ont intercepté un cargo chinois alors qu’un câble optique permettant la communication entre Taïwan et une de ses propriétés venait d’être rompu. Le navire était le principal suspect, étant resté seul dans la zone où passe le câble durant trois jours, tout en ignorant sept appels radio des garde-côtes taïwanais. Si Pékin décide de multiplier ses attaques, elle dispose en plus de la flotte de submersibles la plus importante au monde.