Notre critique d’Elio, la nouvelle odyssée cosmique des studios Pixar

Quatre ans après l’échec relatif de Buzz l’éclair et le succès en demi-teinte d’Élémentaire, les aficionados avaient commencé à se demander ce qu’il se passait dans les coulisses des studios Pixar. En dévoilant au dernier festival du film d’animation d’Annecy les premières images d’Elio, réalisé par deux jeunes femmes, Madeline Sharafian et Domee Shi, sous la houlette bienveillante du grand Pete Docter, il est permis de se dire que le studio à la lampe a repris du poil de la bête.

En sortant de la projection du 29e film des studios Pixar-Disney, on a le sourire jusqu’aux oreilles. Elio met en scène un orphelin propulsé au centre du cosmos. À onze ans, il vient de perdre ses parents et vit chez sa tante Olga sur une base militaire américaine. Cette dernière dirige un projet gouvernemental top secret ayant trait à l’envoi d’un message universel de communication vers les étoiles. On pense immédiatement au film Contact (1997) de Robert Zemeckis avec Jodie Foster adapté du roman éponyme du scientifique et astronome Carl Sagan.

Le jeune héros, solitaire, asocial et introverti, ne pense qu’à une chose: se faire enlever par des extraterrestres (on parle d’abduction dans la langue de Shakespeare). Ce qui va lui arriver bien évidemment. Grâce à un quiproquo tout ce qu’il y a de plus réjouissant, voilà notre voyageur des étoiles bientôt bombardé ambassadeur de la Terre lors d’un congrès intergalactique baptisé Communivers. S’enclenche alors un parcours initiatique échevelé en forme d’odyssée spatiale tout à la fois astral et intime.

Maintes fois repoussé, notamment à cause de la pandémie de Covid 19, ce film prototype développé sur une idée originale d’Adrian Molina bénéficie d’un budget confortable de 300 millions de dollars. Réalisé par deux jeunes femmes, Madeline Sharafian et Domee Shi, Elio rend hommage à ET, de Spielberg, et à la série scientifique Cosmos, de Carl Sagan. Ambitieux, drôle, tendre et émouvant, Elio est à la fois un film sur la solitude, l’acceptation de la différence et un splendide hymne à l’amitié. Sans doute le meilleur Pixar depuis Vice-Versa...