Guerre entre Israël et le Hamas : le gouvernement palestinien remet sa démission au président Mahmoud Abbas

"J'ai présenté la démission du gouvernement à monsieur le Président le 20 février et je la remets aujourd'hui par écrit." Dans une déclaration solennelle, lundi 26 février, Mohammed Shtayyeh, Premier ministre palestinien, a remis sa démission, ainsi que celle de son gouvernement, au président Mahmoud Abbas. Il était en poste depuis le printemps 2019.

Le chef de l'Etat palestinien n'a pas réagi dans l'immédiat à cette annonce du gouvernement Shtayyeh qui intervient, selon ce dernier, "à l'aune des développements liés à l'agression contre Gaza" et à "l'escalade" des violences en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre.

Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont critiqué, voire demandé la démission du président Mahmoud Abbas, 88 ans, en raison de son "impuissance" face aux raids israéliens dans la bande de Gaza. "La prochaine étape requiert de nouvelles mesures gouvernementales et politiques qui tiennent compte de la nouvelle réalité dans la bande de Gaza (...), un besoin urgent d'un consensus interpalestinien" et la création d'un Etat palestinien ayant autorité sur la Cisjordanie et Gaza, a déclaré Mohammed Shtayyeh.

Un plan israélien sans Etat palestinien

La démission du gouvernement Shtayyeh intervient avant une réunion des factions palestiniennes à Moscou et alors que des pays de la région, des Etats occidentaux et des opposants à Mahmoud Abbas plaident pour une Autorité palestinienne réformée chargée à terme de la Cisjordanie et de Gaza sous la bannière d'un Etat palestinien indépendant.

De son côté, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a proposé la semaine dernière son premier plan pour "l'après-guerre", qui prévoit le maintien du "contrôle sécuritaire" d'Israël en Cisjordanie occupée et à Gaza, une éventualité rejetée par l'Autorité palestinienne et le Hamas. Le plan, qui ne prévoit pas la création d'un Etat palestinien, a été critiqué par les Etats-Unis, premier allié d'Israël. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, s'est opposé à toute "réoccupation" de la bande de Gaza, de laquelle l'armée israélienne s'était retirée en 2005.