Les «podcasts» de François Bayrou sur le budget ne feront pas d’ombre aux «Vlogs d’août» de Léna Situations. Avec 52.000 vues en 19 heures (10 fois moins que l’épisode de la youtubeuse publié au même moment) et des milliers de commentaires négatifs, les débuts de François Bayrou sur Youtube avec sa série de vidéos «FB Direct» ce mardi 5 août sont jugés plutôt décevants.
Dans ce premier épisode, il explique aux Français ses choix budgétaires pour redresser les finances publiques et présente ce nouveau format invitant au dialogue. En choisissant de s’exprimer sur la plateforme de vidéos d’Alphabet, le premier ministre souhaitait assouvir un «besoin de parler en direct avec les Français» et inviter «les citoyens à participer à cette réflexion» sur les efforts budgétaires à réaliser.
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Les internautes l’ayant commentée ont manifestement été peu réceptifs à cette première vidéo où François Bayrou a insisté sur la situation difficile des finances publiques, avec un déficit qui devrait être de 5,4% du PIB en 2025 et une dette publique record à 113% du PIB. «Bayrou démission», «nous n’avons pas voté pour vous», «c’est du populisme démocratique», «nullissime»... Les commentaires - qui étaient d’ailleurs fermés lors de la publication de la vidéo, suscitant l’incompréhension sur les réseaux sociaux, avant d’être finalement ouverts - sont souvent virulents.
Les spectateurs lui reprochent notamment d’être déconnecté - «Vous ne connaissez rien à la vie des Français» -, de ne pas demander d’efforts aux plus aisés ou encore de ne pas «montrer l’exemple». «Ça nous coûte combien vos petits déplacements Paris-Pau en Falcon ?», raille ainsi un internaute, quand d’autres lui rappellent qu’il a été ministre et député et l’accusent d’avoir sa part de responsabilité dans les dernières décennies d’errance budgétaire.
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Mauvais format
Le format en lui-même interroge. Si, au-delà de l’envie d’interagir avec les internautes, François Bayrou s’est tourné vers Youtube pour toucher un public différent, plus jeune, c’est raté. La vidéo commence par un jingle gouvernemental, sans introduction ni même de bonjour, et le premier ministre semble déjà en train de parler, hésitant dès sa première phrase quand une vidéo doit être percutante dès les premières secondes pour retenir l’attention des utilisateurs.
Sans parler du cadre, un fond blanc devant lequel il reste stoïque (et quasiment invisible) en chemise blanche avec cravate, ou encore des changements intempestifs de luminosité et de contraste qui laissent deviner que ces vidéos ont été produites sans les conseils de personnes maîtrisant les codes de la plateforme.
Autre indicateur peu encourageant, la vidéo n’avait récolté que 830 «j’aime» en fin de matinée ce mercredi, bien moins que certains commentaires critiques : sur le web, on appelle ça «se faire ratio», une sorte d’humiliation à voir celui qui contredit un contenu récolter plus de soutien que ledit contenu. Si l’intention est louable, l’exercice d’interaction et d’échanges direct semble bien mal engagé.