Loire-Atlantique : victime de troubles auditifs après une action de la CGT, le directeur de la centrale de Cordemais s’en va

Loire-Atlantique : victime de troubles auditifs après une action de la CGT, le directeur de la centrale de Cordemais s’en va

La centrale au charbon d'EDF de Cordemais, dans l'ouest de la France, le 25 septembre 2024.  SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP

Lors d’un blocage syndical organisé en réaction à la fermeture de la centrale thermique, des lancements de pétards ont conduit à six accidents du travail.

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Le Figaro Nantes

L’ambiance est lourde au sein de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique). Il y a un mois, EDF annonçait «envisager d’arrêter  le projet Ecocombust» de reconversion à la biomasse. En réaction, une intersyndicale votait dans la foulée un préavis de grève. Le 27 septembre, un blocage était organisé de manière improvisée par la CGT. Or, au cours de cette action, un incident, resté sous silence jusqu'à ce que Ouest France  s’en fasse l’écho, est survenu. 

En ce vendredi automnal, des syndicalistes ont lancé de très gros pétards dans les couloirs d’un bâtiment administratif, provoquant des séquelles auditives. Six accidents du travail et quatre arrêts ont été recensés. «Nous confirmons des exactions commises par des représentants du personnel envers la direction», indique au Figaro le service communication EDF, sans mentionner la nature des troubles. «On ne laissera pas cette affaire sans suite», poursuit le producteur d’électricité, sans préciser si des plaintes ont été déposées. 

Pétards à griffe

L’affaire ne s’arrête pas là. Le directeur du site Michel Durand fait partie des victimes dont les oreilles ont sifflé. Selon nos informations, il a quitté ses fonctions après cet épisode. «Les conditions n’étant plus réunies pour qu’il exerce dans des conditions normales, il sera prochainement remplacé», confirme au Figaro le service presse d’EDF. En attendant, Olivier Pohlenz, l’un de ses adjoints, a repris les rênes. En interne, certains émettent l’hypothèse que Michel Durand avait déjà l’intention de partir. Une chose est sûre : cette action violente n’est pas passée inaperçue et est venue troubler l’ambiance. 

Le jour J, les manifestants auraient utilisé des pétards à griffe, normalement utilisés de manière préventive sur les voies SNCF pour signaler un obstacle sur la voie. Ils avaient a priori conscience de la puissance de leur matériel. Contactée, la CGT a indiqué au Figaro que «l'actualité du site ne nous incite pas à répondre à la presse». Après avoir expliqué l’objet précis de notre demande d’interview, l’échange s’est arrêté. 

Nouvelle activité industrielle 

La CFE-CGC, qui n’a participé à l’action (tout comme FO), ne souhaite pas commenter les faits. «L’intersyndicale CGT/CFE-CGC/FO se focalise depuis le 24 septembre sur l’accompagnement de l’ensemble des salariés de la centrale dans cette période difficile», souligne un représentant du syndicat des cadres et de l'encadrement. Pendant des années, les syndicats, soucieux des centaines de suppressions de postes, s’étaient battus pour le projet Ecocombust, validé par Emmanuel Macron. 

Dans son communiqué du 24 septembre, EDF, qui indique chercher des solutions sur l’avenir de la centrale depuis 2015, a fait part de sa «volonté de maintenir sur le site une activité industrielle». Cela passerait par la création d’une usine de préfabrication des tuyauteries pour les réacteurs du nouveau nucléaire EPR2. Cent personnes seraient alors embauchées, et jusqu'à 200 «à son pic d’activité»