Ligue des Champions : Simone Inzaghi, le "Mister" de l'Inter Milan qui perd rarement une finale

Lorsqu'il va prendre place devant le banc de l’Inter Milan, samedi 31 mai, à Munich, où ses joueurs vont disputer la finale de la Ligue des champions contre le PSG, Simone Inzaghi risque d’être ébloui par les dizaines de flashs des photographes qui vont immortaliser le moment.

Longtemps resté dans l’ombre de son frère aîné Filippo, lorsqu’ils foulaient les pelouses italiennes de Serie A, au cours des années 1990 et 2000, Simone Inzaghi prend désormais toute la lumière.

Quand "Super Pippo", champion du monde 2006 avec la Squadra Azzura (57 sélections, 24 buts), empilait les buts de renard des surfaces sous les couleurs de la Juventus Turin et de l’AC Milan, Simone, dit "Inzaghino" (le petit Inzaghi), lui aussi attaquant international (3 sélections), s’est contenté d’une carrière moins prolifique, essentiellement du côté de la Lazio Rome (dix saisons et un scudetto remporté en 2000). 

Depuis, même si c’est Filippo qui a été le premier à entraîner une équipe de Serie A, en 2014, c’est bien Simone qui s’est imposé comme l’un des meilleurs techniciens italiens.

Lundi, à quelques jours de la finale contre le PSG, il a dû balayer les rumeurs d'un départ vers le club saoudien d'Al-Hilal qui serait prêt à lui offrir, selon les médias transalpins, un salaire de 50 millions d’euros pour deux saisons.

Des U15 à l'équipe A de la Lazio

Sans surprise, c’est à la Lazio que Simone Inzaghi a fait toutes ses gammes d’entraîneur. D’abord avec les U15 en 2010, puis les U17 l’année suivante, avant de se voir confier, en 2014, la Primavera ( les U20 des Biancocelesti) avec lesquels il remporte plusieurs titres, dont la première Supercoupe Primavera de l’histoire du club.

En avril 2016, les yeux de l’emblématique président Claudio Lotito, qui venait de limoger Stefano Pioli de son poste d’entraîneur de l’équipe A, après une humiliation infligée par l’AS Roma (1-4), se tournent donc tout naturellement vers Simone Inzaghi.

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D’abord coach intérimaire, Simone Inzaghi profite d’une volte-face de l’imprévisible Marcelo Bielsa, le stratège argentin un temps annoncé sur le banc laziale, pour revêtir, à 40 ans, le costume d’entraîneur de son club de cœur. Au terme de sa première saison complète, il qualifie les Biancocelesti en Ligue des champions, après avoir bouclé l'exercice à la 4e place de Serie A. Il impose au fil des saisons sa patte tactique et ses qualités de meneur d’homme, et parvient à ajouter trois lignes au palmarès de la Lazio (une Coupe d’Italie en 2019 et deux Supercoupes d’Italie en 2017 et en 2019).

Sa carrière prend une nouvelle tournure en 2021, lorsqu’il décide courageusement de sortir de sa zone de confort laziale pour prendre la relève d’Antonio Conte sur le banc de l’Inter Milan, sur le départ alors qu’il venait tout juste d’être sacré champion d’Italie… Une succession difficile dans un club de premier plan qui, malgré des difficultés financières chroniques, cherche à remporter le titre chaque saison et à jouer les premiers rôles sur la scène européenne. 

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Malgré les départs de deux artisans du scudetto de 2021, Romelu Lukaku à Chelsea et Achraf Hakimi, au PSG… Simone Inzaghi n'échoue, lors de sa première saison lombarde, qu'à deux points seulement de l’AC Milan, le voisin honni. 

Lors de sa deuxième saison, il fini également sur le podium (3e), avant d’offrir aux tifosi le 20e titre du club en 2024. Cette saison encore, l’Inter a joué le titre jusqu’à la dernière journée, mais c’est Naples, entraîné par Antonio Conte… qui a été sacré, avec 1 point d’avance seulement sur les coéquipiers de Marcus Thuram.

Oublier la finale de C1 perdue en 2023

Sur le plan continental, il parvient à replacer l’Inter Milan, vainqueur de la C1 en 2010, parmi les ténors européens. En 2023, il hisse le club jusqu’en finale après avoir été versé dans le groupe de la mort (avec le Bayern Munich et le FC Barcelone) et remporté une demi-finale fratricide contre l’AC Milan. Mais ses hommes s'inclinent en finale face à Manchester City (1-0), au terme d’un match durant lequel ils auront tiré deux fois plus que ceux de Pep Guardiola …

Cette saison, l’Inter a retrouvé le Bayern et le Barça sur sa route, en quarts et en demi-finales. Sans peur ni complexe, avec sa redoutable paire d’attaquants composée de Lautaro Martinez et de Marcus Thuram, Simone Inzaghi a déjoué tous les pronostics qui le voyaient sortir de la compétition à chacun de ces tours, avec au passage, deux matchs d'anthologie contre le FC Barcelone, alors "la meilleure équipe du monde du moment", selon lui.

C’était oublier un peu vite que le parcours de Mister Inzaghi, on l’a vu, tend à montrer que c’est un “entraîneur de Coupe”, qui remporte souvent les finales disputées. Son palmarès en compte 8 (11 en comptant celles remportées avec la Primavera de la Lazio) et, pour le clin d'œil, son tout premier titre de coach, conquis avec les U15 du club romain, était une coupe régionale…

Deux fois seulement, il a échoué en finale : avec la Lazio en finale de la Coupe d’Italie en 2017 et la fameuse finale de C1 avec l’Inter de 2023… Justement, selon la Gazetta dello Sport, Simone Inzaghi veut que les Nerazzurri tentent de se servir de cette défaite contre City pour bien aborder la finale contre le PSG, “une super équipe”. Et c’est pour cela qu’il aurait rallongé la durée de la mise au vert effectuée par son groupe depuis le début de semaine.

"On sait à quoi s'attendre, on a quelques jours pour se préparer au mieux, en sachant qu'il faudra un grand Inter pour gagner ce match (...), a-t-il déclaré, lundi, en conférence de presse. Il y aura des moments difficiles dans cette finale, mais ce groupe a la qualité et l'état d'esprit pour les surpasser", a-t-il assuré.

Avant de conclure : "Le championnat est fini depuis deux jours, il a nous a laissé un arrière-goût (...). Il nous manque une victoire pour réaliser un rêve et rentrer dans l'histoire". Et pour lui, sortir définitivement de l'ombre.