Les poids lourds et véhicules utilitaires légers responsables de 40% de la pollution à Paris, selon l’association Respire
Dans le trafic parisien, les véhicules de livraison font souvent pester les habitants et les travailleurs. Ils représentent quelque 20% du trafic dans la capitale mais sont en revanche responsables de près de 40% des concentrations de polluants dans la capitale (dioxyde d’azote et particules fines de type PM10), selon une étude de l’association Respire et de Clean Cities publiée ce mardi. Dans la région Île-de-France, les poids lourds et les véhicules utilitaires légers constituent «un quart des mouvements de marchandises dont 90% sont transportées par la route».
Pour limiter la pollution, l’association nationale pour l'amélioration de la qualité de l'air propose de convertir «ces véhicules polluants en électrique et en hydrogène afin de réduire drastiquement la pollution». «On ne dit pas qu’il faut arrêter les livraisons, on dit qu’il faut les transformer», martèle Tony Renucci, directeur général de Respire, sur BFM Île-de-France. Pour le représentant, la conversion de ces véhicules thermiques en électrique permettrait de réduire la pollution jusqu’à 500.000 tonnes d’équivalent CO2 par an et d’éviter «au moins 92 décès par an et 50 hospitalisations liés à la pollution à Paris».
Une zone de livraison apaisée
En juin dernier, les Parisiens manifestaient déjà leurs inquiétudes à propos de ces livraisons. Ils étaient ainsi 68% à estimer qu’elles ont un impact négatif sur la qualité de l’air ou le bruit. Près de 8 habitants sur 10 souhaitaient également que la mairie de Paris s’implique davantage sur ce sujet, selon une étude de Respire, clean Cities et d’OpinionWay. Pour répondre à leurs doléances, l’association propose la mise en place d’une zone de livraison apaisée (ZLA) dans Paris, où seuls les véhicules électriques ou à hydrogène pourraient livrer leurs marchandises. Plusieurs villes françaises expérimentent déjà ce principe, comme Nantes, Bordeaux ou Montpellier.
À Paris, les auteurs de l’étude proposent d’autoriser le passage des véhicules à énergie thermique de 4h à 11h30, «mais l’objectif à terme est de faire en sorte que tous les véhicules puissent être convertis» à l’électrique ou à l’hydrogène, souligne Tony Renucci. Ce projet pourrait venir renforcer le lancement de la zone à trafic limité lundi dans le cœur de la capitale et renforcer les critiques sur la restriction de la circulation.