Européennes : Marine Le Pen se dit prête à débattre avec Emmanuel Macron
Marine Le Pen garde son téléphone à portée de main pour ne pas rater un éventuel coup de fil de l’Élysée. À moins d’un mois des élections européennes, la double-finaliste de la présidentielle n’exclut pas un troisième face-à-face avec Emmanuel Macron, deux ans après l’avoir affrontée en débat lors de l’entre-deux-tours. «J'ai déjà répondu à cette question et j'ai dit oui», réitère ce dimanche Marine Le Pen auprès du Parisien.
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L’idée semble en tout cas faire son chemin dans le camp présidentiel, où le chef de l’État ne rechignerait pas à descendre dans l’arène, selon des propos rapportés par Le Parisien et La Tribune du dimanche. C’est d’ailleurs ce qu’ont préconisé plusieurs soutiens de la majorité lors d’un dîner à l’Élysée la semaine passée, alors que la liste emmenée par Valérie Hayer reste distancée d’au moins douze points dans les sondages par celle de Jordan Bardella.
Manière de mieux mettre en scène le duel entre le camp pro-européen du «en dedans» et celui du «en dehors», comme l’a énoncé quelques jours plus tôt Gabriel Attal. Le premier ministre - présenté comme l’arme anti-RN - doit d’ailleurs débattre avec son chef de file Jordan Bardella, le 23 mai prochain sur France 2.
Pas suffisant aux yeux de certains macronistes, qui rêvent de braquer les projecteurs sur ces élections peu mobilisatrices. Et faire d’un éventuel face-à-face entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen un événement décisif de la campagne.
Si elle aboutit, l’opération n’est pas sans rappeler celle de François Mitterrand lors de la campagne pour le traité de Maastricht en 1992. À quelques jours du référendum, le président socialiste avait alors invité le héraut du «non», Philippe Séguin, à débattre en direct à la télévision. Résultat, le «oui» l’avait emportée d’une courte tête, sans qu’on ne puisse toutefois prouver les effets de cette confrontation inédite dans les urnes.