Il achète une Ford Focus pour respecter les ZFE, mais enchaîne les pannes inexpliquées

Pour respecter la réglementation des zones à faibles émissions (ZFE), Laurent, cet Asniérois (Hauts-de-Seine) a eu le mérite de l’anticipation, en se séparant de sa voiture diesel - une Ford Focus C-Max - dès 2023. Direction les Yvelines pour acquérir le même modèle, mais version essence, d’occasion, estampillée Crit’Air 1. Un investissement conséquent de 19.000 euros, mais indispensable pour «rester mobile en région parisienne», pensait alors Laurent.

La transaction se fait sans encombre, et pendant à peine un mois, le père de famille pense avoir fait le bon choix. «Mais la voiture a commencé à faire des à-coups, se souvient l’acquéreur. Rien d’alarmant au début, juste quelques hésitations du moteur». En octobre 2023, alors qu’il revient d’un week-end dans la station balnéaire de La Baule, l’automobiliste voit son véhicule donner des signes vraiment inquiétants. «En rentrant, au péage de Savenay (Loire-Atlantique), la voiture toussote, cafouille», raconte-t-il. L’angoisse monte : il reste plusieurs centaines de kilomètres à parcourir.

Passer la publicité

Une multiplication de pannes inexpliquées

Malgré les tentatives de redémarrage, le véhicule, avec ses 15.000 kilomètres au compteur et moins de deux ans d’âge, rend les armes sur l’autoroute. S’organise alors : la dépanneuse, la nuit d’hôtel improvisée, et le retour précipité en train vers Paris. La Ford Focus C-Max, elle, prend ses quartiers chez un garagiste angevin pour un séjour qui durera quinze jours. «Le gars ne trouve rien. Il dit juste “vous avez utilisé beaucoup de freins, les plaquettes sont mortes, ce n’est pas normal”». Une explication qui intrigue Laurent d’autant que le véhicule n’a parcouru que quelques milliers de kilomètres.

Trois mois plus tard, le cauchemar reprend de plus belle. Cette fois, c’est le voyant moteur qui s’illumine sur le tableau de bord, accompagné d’un nouveau symptôme : une fuite de liquide de frein. Six mois plus tard, rebelote. Mêmes symptômes, mêmes voyants lumineux qui clignotent, même arrêt brutal du moteur.

L’hypothese d’un garagiste

Face à cette répétition inexplicable, un garagiste parvient formuler une hypothèse : «le châssis a été mal monté, avec tous les capteurs automatiques mal réglés, non associés au châssis, et des connectiques mal faites». Conséquence potentielle : le freinage automatique se déclencherait en permanence, à tort et à travers, usant prématurément tous les composants du système. «C’est comme si sur le vélo, on roulait toujours avec le frein avant», illustre Laurent.

Face à ces dysfonctionnements répétés, le propriétaire se tourne vers son concessionnaire. La réponse est sans appel : « Ce n’était pas de leur faute, pas lié à eux, tout cela avec une jolie lettre de forme en nous disant bien qu’on se débrouillait tout seul. On aurait voulu un geste», déplore l’Asniérois se montrant ensuite résigné. «Pour prouver le défaut de montage du châssis, il faudrait faire appel à un expert, ce qui représenterait un coût de 500 euros. C’est du temps, de l’argent, de l’énergie… J’ai d’autres combats à mener. »

Laurent n’achètera plus que des voitures neuves

Échaudé, Laurent décide finalement de revendre son véhicule à un garage «sans cacher les problèmes de la voiture». Le professionnel était intéressé pour récupérer et revendre les pièces détachées. Direction Hyundai pour l’achat d’une Kona neuve à 21.500 euros. « On a fait une étude comparative sur Internet. C’était une voiture familiale qui nous permet d’aller au ski, à la mer, tout cela avec un bon rapport qualité prix », explique-t-il. Depuis, zéro problème «c’est un bonheur», se délecte Laurent.

Passer la publicité

Cette mésaventure a fondamentalement changé sa vision de l’achat automobile. Laurent a désormais une stratégie claire : acheter neuf et revendre au bout de cinq ans, pour toujours garder le bénéfice de la garantie constructeur. En renouvelant son véhicule avant le premier contrôle technique, Laurent s’affranchit non seulement de cette contrainte administrative, mais s’assure également de rester en phase avec l’évolution réglementaire.

Entre le feuilleton des ZFE, l’électrification progressive du parc automobile et l’émergence de nouvelles technologies d’assistance à la conduite, cette rotation quinquennale lui permet d’anticiper les changements plutôt que de les subir. Une philosophie qui, malgré un coût initial plus élevé, lui garantit la sérénité qu’il avait perdue dans les méandres de sa Ford Focus C-Max.