Métropole de Nice : Estrosi retire les délégations à deux maires en raison de leur participation à un meeting de Ciotti

Métropole de Nice : Estrosi retire les délégations à deux maires en raison de leur participation à un meeting de Ciotti

Christian Estrosi, le 14 février. Alejandro Martinez Gonzalez / Hans Lucas via AFP

Le président-maire de la métropole de Nice reproche à deux édiles de petites communes d’avoir assisté aux vœux d’Éric Ciotti et y voit une «compromission avec les extrêmes».

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Les maires des petites communes de Levens et de Saint-Blaise, dans les Alpes-Maritimes, se sont vus retirer leurs délégations au sein de la métropole de Nice par son président, Christian Estrosi, en raison d’une participation à une réunion publique d’Éric Ciotti, fin janvier. Le président-maire niçois justifie cette décision radicale et pour le moins symbolique dans le contexte conflictuel de la politique local par une «compromission avec les extrêmes».

«Conformément à la clarification souhaitée par Christian Estrosi au mois de juillet, Antoine Véran, maire de Levens, et Jean-Paul Fabre, maire de Saint-Blaise, ont décidé eux-mêmes de s’exclure en participant à un meeting de l’UDR, allié du RN», a indiqué la métropole dans un communiqué, mardi soir. En juillet, après les législatives anticipées, Christian Estrosi (Horizons) avait décidé de démissionner soudainement de la présidence de la métropole, avant de se faire réélire pour engager une clarification sur les positions politiques de certains maires, pouvant être plus proches de son frère ennemi Éric Ciotti.

Une fois réélu, il avait ainsi demandé aux élus de signer une charte pour rester dans la majorité : celle-ci imposait de refuser toutes alliances avec les partis considérés comme extrêmes (le Rassemblement national et La France insoumise) et de voter le budget métropolitain et ainsi défendre la ligne politique. Mais certains élus s’étaient montrés réticents même si beaucoup défendaient le fait de ne pas politiser la collectivité sur fond du conflit Estrosi-Ciotti.

«Monarque despotique»

La présence de ces deux maires à la réunion publique des vœux d’Éric Ciotti, le 24 janvier à Nice, lors de laquelle il a de nouveau laissé entendre qu’il pourrait se présenter aux municipales de 2026, constitue selon Christian Estrosi le franchissement d’une ligne rouge.

«De fait, ces élus ont rompu avec la charte de la majorité», précise la métropole niçoise dans son communiqué. «Il appartient désormais au président de la majorité de réunir le groupe pour se prononcer sur la suite à donner», poursuit-elle. Ces deux maires perdent les délégations à l’agriculture (qui revient au maire de Belvédère) et aux cimetières (dont hérite le maire du Broc).

«Le président de la métropole continue de prendre en otage les maires», a réagi le député niçois et président de l’UDR, Éric Ciotti, ce mercredi sur son compte X, en accusant Christian Estrosi de «régner en monarque despotique et régler ses comptes». «Comme Nice, la métropole a besoin de retrouver sa liberté ! Je soutiens les maires face à cette dérive autoritaire et leur dis : le changement arrive !», a-t-il poursuivi pour rappeler son intention de présenter sa candidature. Dans le camp ciottiste, on se satisferait même de cette décision inattendue, considérée comme une erreur stratégique de la part de Christian Estrosi.

«Je m’attendais à tout sauf ça quand j’ai été convoqué», a commenté le maire de Levens, mercredi matin, sur BFM Nice Côte d’Azur. Si Antoine Véran n’y voit qu’un «épiphénomène» mais qui n’est «jamais agréable», il partage «totalement» l’avis d’une «dérive autoritaire» dénoncée par Éric Ciotti. Il avait par ailleurs signé la charte, mais n’a pas le sentiment, «pour le moins du monde», de l’avoir «trahi».