REPORTAGE. "Non-assistance à personnes mal logées" : le Collectif des Associations pour le logement porte plainte contre l'État
Dans le petit appartement de 30 mètres carrés de Sandrine, on voit très vite les grandes taches noires qui ornent le plafond. "C’est de la moisissure, ici il y a tellement d’humidité", lâche la mère de famille dépitée qui pointe du doigt la fenêtre "presqu’en décollage".
De la moisissure, on en trouve aussi dans l’entrée, le couloir, la salle de bains et dans le petit salon encombré qui sert aussi de chambre. Sandrine et son mari dorment sous la mezzanine, leurs enfants Luka, 9 ans, et Victor, 10 ans, au-dessus. Une vie à l'étroit pour les garçons qui rêvent de plus d'espace. "Un appartement plus grand avec une chambre pour moi et mon frère", souhaite le premier. "J’aimerais avoir un nouvel appartement pour pouvoir inviter mes amis, m’amuser", confie le second.
"Ni proposition de logement, ni rien"
La famille est reconnue Dallo depuis 2016, c'est-à-dire qu’elle est prioritaire pour être relogée. Elle devait donc normalement recevoir des propositions dans un délai de quatre à six mois. Mais depuis neuf ans, "ni proposition de logement, ni rien", soupire Sandrine. Et en mai prochain, la famille devra partir car la propriétaire veut récupérer son appartement. "Je vais aller où ?", s’inquiète Sandrine qui n’a pas de "plan B".
“On a beau être Dallo, il n’y a pas de logements !”
Sandrine, une mère de familleà franceinfo
Actuellement, 96 000 ménages reconnus prioritaires Dallo depuis 2008 sont toujours en attente de relogement. C’est la raison pour laquelle 40 associations du Collectif des associations unies pour le logement ont décidé d’une démarche inédite, porter plainte jeudi 13 février contre l'État pour "nnon-assistance à personnes mal logées".
Ces associations du droit au logement dénoncent le désengagement de l'État dans le budget du logement social. En 2016, 115 000 logements sociaux ont été produits, selon elles, contre seulement 80 000 aujourd'hui.