« Adolf Hitler était communiste » : Elon Musk et Alice Weidel prêts à tout pour que l’extrême droite allemande arrive au pouvoir

Le projet politique d’Elon Musk ne s’arrête pas aux États-Unis. L’homme le plus riche du monde, chef de file de la trumpisation des géants du web, s’est de nouveau immiscé dans la vie politique d’un pays étranger. Alors que le patron de X et de Tesla ne cesse déjà de louer Reform UK, parti britannique à la ligne xénophobe, il a déroulé le tapis rouge à la dirigeante de l’Alternative für Deutschland (AFD), parti d’extrême droite allemand, Alice Weidel. L’homme d’affaires et celle qui rêve de rafler le siège de chancelière lors des élections législatives prévues le 23 février prochain se sont alliés pour rendre le programme de l’AFD acceptable au sein de l’opinion allemande.

À la manière dont il avait soutenu Donald Trump – depuis réélu à la tête de la Maison Blanche -, Elon Musk s’est « entretenu » avec Alice Weidel, jeudi 9 janvier, en direct sur son réseau social X. Exercice de propagande plutôt que journalistique, l’entretien a été le théâtre d’une opération de dédiabolisation de l’extrême droite en Europe.

Un programme politique libertarien et fasciste

Lors de cette discussion de plus d’une heure, Elon Musk a par exemple répété que, selon lui, seule l’AFD pouvait « sauver l’Allemagne ». Le parti dirigé par Alice Weidel est crédité d’environ 20 % des intentions de vote pour les élections législatives anticipées du 23 février prochain. L’échange est surtout l’exemple-type de l’ingérence que souhaite exporter le milliardaire états-unien à l’international, entre allégeance à l’extrême droite et enchaînement de propos choquants pour détourner l’attention de son programme politique libertarien et fasciste.

Preuve de la spontanéité des choix d’Elon Musk, ce dialogue en direct sur X était la première fois que ce dernier et Alice Weidel discutaient ensemble. Les deux se sont néanmoins entendus sur plusieurs obsessions de l’extrême droite allemande, comme états-unienne : réduire la bureaucratie, s’attaquer aux médias qui bâillonneraient la liberté d’expression ou encore s’en prendre aux immigrés, jugés « dangereux » et qui « jettent leur passeport en arrivant » en Allemagne.

Alice Weidel, comme Elon Musk, a également fait l’éloge de Donald Trump, dont le traitement par les médias allemands lors de la campagne présidentielle fut « sidérant », selon la dirigeante de l’AFD. La députée allemande a également exprimé son espoir que le futur président américain mette fin à la guerre en Ukraine : « Je pense que Donald Trump va résoudre ce conflit très rapidement. »

L’oligarque états-unien a également interrogé la cheffe de file de l’AFD, première de son parti à se présenter à la chancellerie, sur les accusations récurrentes d’affiliation entre les idées de son parti et celles du parti nazi d’Adolf Hitler. Un moyen parfait pour Alice Weidel de dédiaboliser et de promouvoir le libertarisme de son parti. Quitte à déclarer que l’ancien dictateur allemand était loin d’être un conservateur comme elle.

« Sous le IIIe Reich, les national-socialistes, comme le dit leur nom, étaient socialistes, a-t-elle ainsi osé. Hitler était communiste et se considérait comme socialiste. L’État a (sous Hitler) nationalisé l’industrie et relevé les impôts. » Cette accumulation de « fake news » tient tout d’un révisionnisme porteur du plus grand mépris pour les communistes allemands qui ont occupé les premiers les camps de concentration avant d’être suivis par leurs camarades résistants de France et des autres pays européens occupés.

Alice Weidel en a donc profité pour présenter l’AFD comme un groupe rassemblant « des libertariens conservateurs », à l’opposé d’un récit, selon elle, trompeur sur la Seconde Guerre mondiale – sans que l’élue d’extrême droite n’apporte aucune preuve historique pour justifier ses propos révisionnistes : « Le plus grand succès après cette période terrible a été de désigner Adolf Hitler comme de droite et conservateur. »

Le seul « argument » qu’apportera la dirigeante de l’AFD est que « l’antisémitisme est profondément ancré à gauche, et ça a toujours été le cas ». Une rhétorique peu étonnante de sa part, alors que l’AFD s’est rangé derrière le gouvernement israélien dans son entreprise de destruction dans les territoires palestiniens. Cette heure d’entretien a aussi été l’occasion pour Elon Musk de détailler ses projets pour cette « espèce multiplanétaire » que serait l’humanité, dont le destin est, selon le patron de SpaceX, de coloniser Mars. Tout un programme.

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