Le Comité France–Grèce a lancé une récompense littéraire afin de célébrer et renforcer les liens entre les deux pays. Le premier lauréat est Yannis Kiourtsakis, pour son ouvrage sur Albert Camus et Georges Séféris.
Passer la publicité Passer la publicitéUn prix pour rapprocher deux cultures, c’est en partant de cette belle ambition que le Comité France–Grèce a relancé en 2025 son Prix littéraire afin de « célébrer et renforcer les liens entre les deux pays, et mettre en lumière des œuvres qui dialoguent avec la pensée et les sensibilités des deux pays ».
Le lauréat de la première édition a été proclamé en ce début de semaine à l’ambassade de Grèce en France. Et c’est l’écrivain grec Yannis Kiourtsakis, pour son ouvrage Camus et Séféris : Une affaire de lumière (éditions La Tête à l’envers) qui a été désigné. Choix judicieux de lier deux Méditerranéens qui ne se sont pourtant jamais rencontrés. Albert Camus (1913-1960) et le poète Georges Séféris (1900-1971) ont tous deux été Prix Nobel de littérature. Le premier a été récompensé en 1957 par l’Académie suédoise pour une œuvre littéraire importante « qui éclaire avec un sérieux pénétrant les problèmes posés de nos jours aux consciences humaines ». Et le second, en 1963, pour « son écriture lyrique éminente, inspirée par un profond attachement au monde culturel hellénique ».
Passer la publicitéDans son livre, l’écrivain Yannis Kiourtsakis, né à Athènes en 1941, a mis en évidence des liens entre l’écrivain français et le poète grec, qui ne se connaissaient pas. L’auteur aborde leurs luttes, leur vision du monde ainsi que de la politique ou encore leurs inquiétudes face à la violence qui s’oppose à leur affection commune pour la lumière. Sans compter l’amour de Camus pour la Grèce.
Comme Séféris et Camus, Kiourtsakis connaît Paris où il a poursuivi des études de droit et a vécu une dizaine d’années. Également, romancier, essayiste et traducteur, il a publié des études sur Georges Séféris. Il avait déjà obtenu en Grèce le Prix du meilleur roman pour de De Dicôlon.
Son travail sur Camus et Séféris a été salué par un jury prestigieux composé d’Alice Déon, Marie-Madeleine Rigopoulos, Maria Prévélakis, Pierre Assouline, de l’académie Goncourt, Hippolyte Girardot, Christophe Ono-dit-Biot, et Nikos Aliagas. Les jurés ont été unanimement émus par le dialogue imaginaire que l’auteur tisse entre les deux prix Nobel de littérature. Yannis Kiourtsakis les réunit dans un échange d’une grande intensité, porté par ce qu’il nomme « le sentiment tragique de l’Histoire », nourri par leur « vécu d’une double patrie transformée en double exil ». Le jury a salué la finesse et la sensibilité de son écriture, ainsi que la qualité remarquable de la traduction française assurée par l’auteur lui-même.
Kiourtsakis a reçu un objet d’art de la maison joaillière Zolotas ainsi qu’un chèque de 3000 euros du Centre Culturel hellénique, partenaire de l’événement.