Guerre Hamas-Israël : Raphaël Glucksmann refuse le terme de «génocide» et préfère celui de «carnage»

Jouer sa partition. Alors que la tête de liste PS-Place Publique, Raphaël Glucksmann, se démarque en vue des élections européennes et gagne des points à gauche, le dernier sondage Ipsos pour Le Monde le plaçant en tête de son camp avec 11,5% d’intentions de vote, l’eurodéputé érige des barrières entre lui, prétendant modéré, et une partie plus radicale de la gauche. Un cordon qui va même jusqu’à la sémantique concernant la guerre entre Israël et Gaza, sujet qui a fracturé comme rarement la gauche. Au point de faire éclater la Nupes il y a quelques mois.

Les lieutenants de La France Insoumise ou encore du Parti communiste ont beau accuser régulièrement Israël de mener un «génocide» à Gaza à travers sa riposte contre le Hamas, Raphaël Glucksmann, lui, refuse ce mot. «J'ai un emploi extrêmement précautionneux du terme génocide», a-t-il fait valoir lundi soir chez Quotidien. Et de marteler son refus d’«employer le terme» pour mieux se démarquer des provocations des Insoumis, qui, pour rappel, ont pu estampiller les actes du 7 octobre de «résistance». Comme la députée Danièle Obono, ou encore la militante pro-palestinienne présente sur la liste LFI, Rima Hassan.

«C’est révoltant»

Si le philosophe prend le risque de remettre une pièce dans la machine à divisions de la gauche, sa prise de position ne doit pas «empêcher», selon lui, de «se mobiliser pour empêcher le carnage, pour empêcher les crimes de masse, pour empêcher le blocus, pour faire en sorte que l'Union européenne fasse suffisamment pression sur le gouvernement israélien pour qu'on mette fin à cette abjection et qu'on obtienne le cessez-le-feu et la libération des otages.» Le candidat du parti à la rose a également évoqué le «gouffre» qui le sépare avec ceux qui avaient refusé de qualifier de terroriste l'organisation du Hamas, après l’attaque en Israël. «Entendre ça, c'est proprement révoltant», s'est-il indigné.