The Apprentice, le biopic sur Donald Trump, domine la cérémonie des Canadian Screen Awards

Dans un contexte tendu entre les États-Unis et le Canada, les Canadian Screen Awards - la cérémonie récompensant les films et les séries de l’année - ont largement primé dimanche 1er juin The Apprentice , le long-métrage d’Ali Abbasi consacré à Donald Trump. Le biopic retraçant l’ascension au pouvoir de l’actuel locataire de la Maison-Blanche grâce à un pacte faustien réalisé avec l’avocat conservateur Roy Cohn, a gagné les cinq catégories dans lesquelles il était nommé.

Le long-métrage s’est imposé dans la catégorie majeure de la soirée, celle de « meilleur film », devant Universal Language, Darkest Miriam, Gamma Rays, Village Keeper et Who Do I Belong To, rapportent les médias locaux dont CBC. Sebastian Stan a été récompensé du titre de « meilleure interprétation dans un rôle principal dans un drame » pour son interprétation de Donald Trump. Le comédien s’est beaucoup investi pour ce film, n’hésitant pas, pour sa transformation physique, à se nourrir uniquement de burgers et à ingurgiter des canettes de sodas pendant plusieurs semaines. Sebastian Stan s’est aussi longuement documenté sur le président républicain, après avoir passé plusieurs heures devant ses interviews.

De son côté, Jeremy Strong, qui incarne le diabolique avocat Roy Cohn dans The Apprentice, a été récompensé dans la catégorie de la « meilleure interprétation dans un rôle secondaire dans un drame ». Le long-métrage d’Ali Abbasi a également gagné le prix des « meilleurs maquillages » et des « meilleures coiffures ». Daniel Bekerman, co-producteur de ce film américano-canado-dano-irlandais était présent à Toronto pour récupérer ces cinq prix et en a profité pour lancer une petite pique au président des États-Unis. « Notre film montre comment le jeune Donald Trump est devenu riche et a réussi à accéder au pouvoir en apposant son nom comme président sur l’immeuble qu’il venait de construire. Maintenant, il veut apposer son nom sur ce pays. »

« C’est un défi, mais un beau défi, car en tant que cinéastes, ce que nous devons faire, ce qui est de notre responsabilité, c’est de raconter des histoires avec honnêteté, capables d’instaurer la confiance et de créer une communauté. L’essor du cinéma autochtone dans ce pays me donne de l’espoir. Mais nous sommes confrontés à des structures de pouvoir qui veulent nous réduire au silence. Il est temps de nous serrer les coudes », a ajouté Daniel Bekerman. Il y a quelques semaines, Donald Trump a déclaré vouloir faire du Canada le 51e État des États-Unis, en proposant les « avantages » que cela générerait: « réduction d’impôts », « défense gratuite » ou encore « soins médicaux ». Mais Mark Carney, le premier ministre canadien, a rappelé que son pays n’était « pas à vendre ».