Affaire Morgane : mis en examen pour viol et soustraction de mineur, le suspect placé en détention provisoire

Le suspect chez qui se trouvait la jeune Morgane retrouvée vivante mardi après deux semaines de disparition a été mis en examen pour «soustraction sans fraude ni violence d’un mineur» et «viol sur un mineur de moins de 15 ans» ce jeudi pour enlèvement et séquestration sur mineur de moins de 15 ans, a appris Le Figaro auprès du parquet de Saint-Brieuc (Bretagne). Le jeune homme de 21 ans, qui a reconnu une relation sexuelle avec Morgane - «une fois et consentie», selon lui - a été placé en détention provisoire. 

Disparu le 25 novembre, l’adolescente de 13 ans domiciliée à Pabu dans les Côtes d’Armor, a été retrouvée dans l’appartement du jeune homme de 21, qui avait été placée en garde à vue dès mardi. Le jeune homme résidait dans une Foyer de Jeunes Travailleurs à Coutances, en Normandie.

Des faits similaires en avril dernier

Ce n’est pas la première fois que le mis en cause se retrouve face à la justice. Son casier mentionne une condamnation pour un excès de vitesse, commis en 2022. En outre, il devait comparaître mercredi matin devant le tribunal correctionnel de Beauvais du chef de soustraction de mineurs pour des faits commis le 8 avril dernier, au préjudice d’une mineure victime de l’Oise, âgée de 14 ans à l’époque. Le tribunal correctionnel de Beauvais n’a pas jugé ce dossier en l’absence du prévenu qui sera à nouveau convoqué devant cette juridiction. Comme pour Morgane, il avait fait la connaissance de cette adolescente qui lui avait demandé de venir la chercher au collège car «elle ne se sentait pas bien», a détaillé Nicolas Heitz lors de sa conférence de presse ce mercredi. Le suspect avait fini par être interpellé avec la jeune fille. Ainsi, au vu de ce précédent, «prévenir le renouvellement» de l’infraction figure parmi les raisons invoquées par le procureur de la République pour placer le suspect en détention provisoire. 

Lors de sa première audition face aux enquêteurs dans l’affaire Morgane, le mis en cause a expliqué être originaire d’Ile et Villaine et a confié avoir été lui-même victime de faits de harcèlement. D’après ses dires, il aurait notamment fait plusieurs tentatives de suicide et aurait été hospitalisé en soins psychiatriques pour cette raison. Avant d’être impliqué dans la disparition de Morgane, il travaillait dans une bijouterie à Coutances depuis un mois et était logé dans le Foyer des Jeunes Travailleurs de la ville, a précisé le procureur. Le suspect a affirmé utiliser régulièrement les réseaux sociaux et avoir une «vie sociale virtuelle» composée de nombreux «faux amis»

Conversation Snapchat

Lors de ses aveux, il a déclaré avoir rencontré Morgane il y a trois mois sur Snapchat, dans une conversation nommée «groupe en or» composée de majeurs et de mineurs. Au fil des conversations, Morgane avait confié qu’elle était victime de harcèlement et avait fait part de propos suicidaires et de photos de scarifications.

Morgane l’aurait contacté le 24 novembre pour lui dire qu’elle n’allait pas bien. Elle lui a alors raconté l’altercation avec ses parents et lui a demandé de venir la chercher le lendemain en faisant part d’intentions suicidaires. Il a alors pris sa voiture en direction de l’adresse donnée par l’adolescente. Lors de sa garde à vue, il a affirmé à plusieurs reprises avoir proposé à Morgane de la raccompagner chez elle. Elle aurait refusé, disant se sentir «bien» chez lui, a détaillé le procureur.