L’immobilier américain est-il menacé par la politique de Donald Trump ?

Le nombre de ventes de logements aux États-Unis en mars n’a jamais été aussi bas depuis 2009 et la crise financière entraînée par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Sur un mois, entre février et mars, les ventes de logements sur le sol américain ont baissé de 6%. Une violente accélération de la chute, relevée par la puissante association nationale des agents immobiliers. Si la tendance se confirme, 2025 pourrait dépasser 1995 qui fut la pire année pour les transactions immobilières outre-Atlantique.

Comme dans plein d’autres secteurs, c’est l’attentisme général qui pèse sur le moral des investisseurs face à la politique menée par Donald Trump. Le phénomène ne fait que s’accentuer mois après mois. Cet attentisme vient alourdir une situation déjà précaire pour l’immobilier avec les taux d’intérêt élevés, notamment les taux pour les prêts hypothécaires. Les ménages américains voient le coût des emprunts immobiliers exploser. La nouvelle équipe gouvernementale en place à Washington n’attend qu’une chose de la part de la banque centrale (la FED, l’équivalent de notre BCE) : qu’elle baisse les taux d’intérêt. Seulement voilà, la FED est indépendante et tient à le rester.

Droits de douane et politique migratoire accentuent la crise

Agent immobilier à la base, Donald Trump trépigne mais ne peut rien faire car l’actuel patron de la Fed, Jerome Powell, est très jaloux de ses prérogatives et se base surtout sur le contexte économique international. On assiste à un véritable bras de fer entre l’autorité politique et l’autorité monétaire.

Mais le problème de l'immobilier est-il intégralement lié à la politique menée par Donald Trump ? En réalité, la situation ne fait qu’empirer. Ces cinq dernières années, le prix de l’immobilier a augmenté aux États-Unis d’environ 50%. Le difficile accès au logement expliquait déjà une large part du mécontentement populaire sous l’ère Biden. Mais les nouvelles taxes douanières décidées par Donald Trump, renchérissent le coût des matières premières et des matériaux, ce qui ne fait qu’accentuer le phénomène. S’ajoute à cela la lutte contre l’immigration qui pénalise les recrutements dans le bâtiment. La crise de l’immobilier aux États-Unis s’annonce comme la prochaine épine dans le pied de Donald Trump, quelque six mois après son arrivée à la Maison Blanche.