La Place Saint-Pierre a été le théâtre d’un rassemblement sans précédent ce samedi 26 avril. Au total, cinquante chefs d’État et dix souverains régnants ont convergé vers le Vatican pour rendre un dernier hommage au pape François, décédé lundi. Parmi les personnalités présentes, un détail vestimentaire a particulièrement retenu l’attention : la mantille noire, ce voile de soie ou de dentelle, porté en drapé sur la tête. Il y a Melania Trump qui l’arborait avec un long manteau à double boutonnage, mais aussi de nombreuses têtes couronnées comme les princesses Charlene de Monaco et Mette-Marit de Norvège, en passant par les reines Letizia d’Espagne, Rania de Jordanie, Silvia de Suède et Mathilde de Belgique.
Une tradition espagnole
La mantille, ce voile de dentelle ou de soie, trouve ses racines dans la culture ibérique médiévale. Son nom est d’ailleurs un dérivé du mot espagnol manta («petite couverture»). D’abord portée par les femmes du peuple, notamment les gitanes mariées d’Andalousie aux XVIe et XVIIe siècles, lit-on sur le site spécialisé Noblesse & Royautés , la coiffe s’impose progressivement dans l’aristocratie espagnole au XVIIIe siècle. Mais c’est la reine Isabelle II d’Espagne qui, au XIXe siècle, propulse véritablement la mantille au rang d’accessoire emblématique de l’identité espagnole en la portant régulièrement lors d’événements officiels. Elle passe ainsi du statut de simple voile populaire à celui de symbole d’élégance et de distinction.
Signification religieuse
Dans la tradition catholique, la mantille est aussi portée à la messe en signe de modestie et de respect, conformément à l’enseignement de la Première épître aux Corinthiens qui recommande aux femmes de se couvrir la tête lors de la prière. En 1917, le Code de droit canonique encourage même très fortement le port d’un couvre-chef pour les femmes dans les églises. Cela étant, comme le relève Marianne, cette injonction n’a été suivie que par les femmes catholiques les plus à cheval sur cette forme de discipline. Et les cheveux des fidèles ont été oubliés dans le Code de droit canonique de 1983 qui a abrogé le précédent.
Si le port quotidien de la mantille a décliné après les années 1960, au niveau diplomatique, elle demeure l’accessoire incontournable lors des audiences papales pour les femmes de haut rang. Les funérailles du pape François ce samedi n’ont pas dérogé à la règle.