La TVA sociale, la piste d'Emmanuel Macron pour financer notre modèle social
On pense forcément à une TVA sociale, même si Emanuel Macron n’a pas prononcé le nom, mardi 13 mai lors de son interview sur TF1. C’est une vieille idée qui revient beaucoup en ce moment comme piste de financement de notre modèle social, c’est-à-dire pour payer nos retraites, l’assurance maladie, les allocations familiales, des prestations sociales universelles, etc.
L’idée est simple : plutôt que de financer notre système avec l’argent des cotisations, prélevées sur les fiches de paie, mais aussi les versements des employeurs, demain nous pourrions le financer avec l’argent de la TVA, d’où le nom de TVA sociale. La TVA, c’est la taxation de la consommation, elle est prélevée sur chaque achat de biens et services, et tout le monde la paie y compris les touristes étrangers. D’ailleurs, elle préserve les entreprises tricolores car la TVA s’applique aux produits importés mais pas aux exportations.
Principale recette fiscale
Le patronat y est favorable. C’est le credo du Medef et de la CPME dans le conclave retraite : le travail des actifs ne peut plus tout payer à lui seul. Un diagnostic partagé mardi soir par le président, mais aussi par Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale. Avant, les travailleurs étaient assez nombreux pour financer la retraite ou l’assurance maladie, notamment, mais aujourd’hui, avec les changements démographiques (la natalité en baisse, la population française qui vieillit) ce modèle n’est plus soutenable. D’où la nécessité de trouver de nouvelles recettes comme la TVA, avec l’avantage, que ça peut vite rapporter de l’argent.
La TVA est le premier prélèvement français avec plus de 200 milliards d’euros collectés chaque année. L’augmenter d’un point, en passant de 20 à 21% par exemple pourrait rapporter 10 milliards d’euros par an. Et on pourrait ainsi alléger les cotisations employeurs et salariés, et de facto augmenter les salaires. Une bonne nouvelle alors qu’aujourd’hui beaucoup de Français se plaignent que le travail ne paie pas assez.
Mais la plus injuste
Mais les prix seraient très légèrement plus élevés. Emmanuel Macron a d’ailleurs précisé que les produits de première nécessité seraient exonérés de hausse. Aujourd’hui déjà certains articles comme les médicaments, certains produits alimentaires, ou encore les livres ont une TVA bien en dessous de 20%.
Le problème toutefois de la TVA, c’est que c’est le prélèvement le plus injuste. Il n’est pas progressif, contrairement à l’impôt sur le revenu, que vous soyez riches ou pauvres, vous payez le même niveau de TVA. Mardi, Emmanuel Macron a esquissé cette piste en renvoyant à l’organisation d’une conférence sociale avec les partenaires sociaux. Il n’a pas donné de calendrier.