Mayotte ravagée par le cyclone Chido, au moins treize morts

Il s’agit ni plus ni moins du « cyclone le plus violent et destructeur depuis 1934 », estime le préfet de Mayotte : l’archipel, frappé de plein fouet par Chido depuis samedi matin, est comme coupé du monde. Après avoir été placé en alerte violette, il est ensuite repassé en alerte rouge cyclonique.

Les quelque 320 000 habitants de Mayotte ont pour consigne de rester confinés chez eux – si tant est qu’ils disposent d’une habitation en dur les protégeant – tandis que les secours sont déployés pour « porter assistance à ceux qui en ont le plus besoin ». Deux victimes sont à déplorer à Petite-Terre, l’île à l’est de Mamoudzou, et le Centre hospitalier de Mayotte annonçait qu’onze personnes avaient également trouvé la mort lors du passage du cyclone.

Les images qui nous parviennent de la catastrophe ont de quoi faire frémir : des vents d’au moins 220 km/h ont été enregistrés dans la matinée, balayant tout sur leur passage. Les dégâts sont incommensurables. Dans certaines zones, il ne reste plus rien des maisons en tôles qui s’étendaient sur les collines. Des quartiers entiers ont été rayés de la carte.

Pour l’heure, plus de 15 000 foyers sont coupés d’électricité, selon la ministre de la Transition écologique démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher. Le Ministère de l’Intérieur appelle à la plus grande vigilance, car l’événement n’est pas terminé.

Appels à la solidarité et au changement

« L’heure est à l’urgence. Nous serons là aujourd’hui comme demain », a déclaré Emmanuel Macron sur X. Le chef de l’État, affirmant que « tout le pays est aux côtés » des habitants, a confirmé l’arrivée de renforts dès aujourd’hui. Une réunion interministérielle de crise est prévue ce soir.

François Bayrou, fraîchement nommé Premier ministre, a assuré de son côté que « l’État continue de mobiliser l’ensemble de ses moyens pour être auprès de nos compatriotes de Mayotte ». Sont arrivés en renfort dans l’archipel situé dans l’océan Indien 110 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers ; 140 personnels de plus seront déployés dès dimanche. Interrogé, le maire de la ville de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila a fait part d’une situation « extrêmement difficile » sur BFMTV.

À gauche, le secrétaire général du PCF Fabien Roussel a exhorté les autorités françaises à « apporter son aide, autant à Mayotte qu’aux Comores ». Alertant sur le fait que Mayotte est « l’un des territoires les plus vulnérables de la République », le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a demandé à ce que soient mobilisés « tous les leviers de la solidarité nationale » pour venir en aide au plus vite aux Mahorais.

Même appel à la solidarité du groupe parlementaire de la FI qui, dans un communiqué publié ce samedi, réclame la mise en place d’un « plan d’action ambitieux et durable », afin de « garantir des infrastructures solides, des services publics performants et une réelle résilience face aux catastrophes ». Face à l’amplification de ces événements climatiques extrêmes du fait du changement climatique, l’urgence est de mise. Surtout à Mayotte.

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