Tour de France : du terrible ennui à la folie de juillet, notre classement des éditions du 21e siècle en images

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    Tour de France de 1999 à 2005 : carton rouge

    Avant toute chose, il convient de mettre les choses au clair. Malgré des victoires d’étapes françaises par-ci par-là (Moncoutié, Virenque, Jalabert, Nazon…) et des luttes acharnées pour le maillot jaune (duel Armstrong-Ullrich en 2003), ce classement ne fera pas la part belle aux éditions du Tour de France disputées entre 1999 et 2005. Suspendu à vie en 2012 pour dopage organisé au début du siècle, l’Américain Lance Armstrong a autant dominé que vampirisé la Grande Boucle avec son équipe tyrannique de l’US Postal. Mieux vaut donc passer sous silence cette période noire du cyclisme mondial. Sur le même principe, les Tour 2006 et 2007 ne sont pas mentionnés dans notre classement. Ces deux éditions, qui garnissent le palmarès d’Oscar Pereiro et Alberto Contador, ont été entachées par des déclassements à la suite de contrôles positifs (Landis en 2006, Leipheimer et Mayo en 2007) et même par une exclusion durant la course de Michael Rasmussen, en 2007. Au matin de la 17e étape, le Danois, suspecté de prise de produits interdits et de mensonges sur sa préparation d’avant-course au Mexique, avait été limogé par son équipe Rabobank alors qu’il portait le maillot jaune. - JOEL SAGET / AFP

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    Tour de France 2009 et 2010 : mentions spéciales...

    Pour les raisons citées précédemment, ces deux éditions ne figurent pas dans notre Top 10. Vainqueur en 2009, Alberto Contador avait dominé Andy Schleck mais le 3e du général, le revenant Lance Armstrong, a été a posteriori déchu et déclassé. L’année suivante, en 2010, la victoire dingue de Contador (pour 39 secondes !) est même revenue à Schleck à la suite d’une décision du TAS, prise en 2012. Et pour cause, l’Espagnol avait été contrôle positif au clenbuterol durant la course (le Russe Menchov, 3e, fut déclassé aussi). Une course qui reste, dans les livres d’histoire, spectaculaire avec le formidable mano a mano Contador/Schleck dans le Tourmalet (17e étape). Mais l’ombre du dopage planera toujours. Retenons de ces deux années les multiples victoires françaises obtenues par Thomas Voeckler (2009 et 2010), Brice Feillu (2009), Pierrick Fédrigo (2009 et 2010), Sandy Casar (2009 et 2010), Christophe Riblon (2010) et Sylvain Chavanel (deux fois en 2010). - Belga / Icon Sport

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    10) Tour de France 2018 : l’ennui presque de bout en bout

    Êtes-vous capable de citer le Top 5 du classement général final sans aller sur Wikipédia ? Rappelez-vous, en 2018, c’est le Gallois Geraint Thomas qui a levé les bras sur le podium à Paris, s’imposant devant le Néerlandais Tom Dumoulin, le double tenant du titre Christopher Froome et les deux coureurs de Lotto NL-Jumbo Primoz Roglic et Steven Kruijswijk. Thomas, équipier de Froome chez Sky, s’était emparé du maillot jaune au sommet de la Rosière lors de la 11e étape, pour ne plus jamais lâcher. Il faut dire que les jours suivants, ses rivaux ne s’étaient pas bousculés dans les Pyrénées pour le mettre en difficulté. Le premier Français au général, Romain Bardet (6e), n’était lui pas à son meilleur niveau pour être dans le match. De cette édition presque soporifique, on retiendra tout de même l’avènement d’un certain Julian Alaphilippe, vainqueur de deux étapes (Le Grand-Bornand et Bagnères-de-Luchon) et maillot blanc à pois rouges. Sans oublier le succès au sprint d’Arnaud Démare à Pau (18e étape) et le 6e maillot vert glané aisément par le Slovaque Peter Sagan. - PHILIPPE LOPEZ / AFP

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    9) Tour de France 2016 : une édition oubliable, même avec Froome à pied

    Depuis le départ donné au Mont-Saint-Michel, le Tour de France 2016 n’a pas marqué nos esprits. D’abord parce que le grand favori Christopher Froome, surpuissant avec son train britannique de la Sky, a mis la main sur le maillot jaune dès la 8e étape à Bagnères-de-Luchon pour ensuite ne jamais être inquiété. Parmi les favoris, Alberto Contador (9e étape) et Thibaut Pinot (13e étape) avaient abandonné et Nairo Quintana, grimpeur capable d’attaquer Froome, s’était contenté d’une 3e place sans relief, à 4’21’’ du vainqueur. Heureusement pour les souvenirs, Romain Bardet avait dynamité la fin de course jusqu’à remporter en solitaire la 19e étape au Bettex, après une attaque dans la descente de Domancy avec son coéquipier Mikaël Cherel. Le Français, 2e du classement général final (à 4’05’’ de Froome), apportait alors la seule victoire d’étape tricolore, en troisième semaine d’un Tour marqué par les quatre succès au sprint de Mark Cavendish. L’histoire retient surtout de 2016 cette image surréaliste du maillot jaune Froome à pied dans le Mont Ventoux. Le futur lauréat avait heurté une moto, cassant son vélo avant de retrouver un vélo d’assistance Mavic pour terminer l’étape. - Pool / Icon Sport

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    8) Tour de France 2014 : le cavalier seul Nibali... et les Français

    Soyons honnêtes, le Tour 2014 gagne sa place ici puisque le chauvinisme fait, aussi, partie des critères. Ailleurs dans le monde, si ce n’est en Italie, on a sans doute oublié depuis longtemps le déroulé de ces trois semaines. Un mois de juillet copieusement dominé par le «Requin de Messine» Vincenzo Nibali (quatre victoires d’étapes), détenteur du maillot jaune dès la 2e étape à l’arrivée à Sheffield (Angleterre), sous une pluie battante. L’Italien, qui avait profité des abandons sur chute de ses rivaux Alberto Contador et Christopher Froome, s’était imposé à Paris avec l’écart conséquent de 7’39’’ sur son dauphin. Qui restera notre Français Jean-Christophe Péraud, surprenant 2e à 37 ans, devançant d’un cheveu le nouvel espoir Thibaut Pinot (3e), maillot blanc de cette édition. Opportunistes au général, les deux hommes n’avaient en revanche pas gagné d’étape. Au contraire de Blel Kadri, superbe vainqueur à Gérardmer (8e étape), et de Tony Gallopin. Le coureur de Lotto-Belisol avait levé les bras en solitaire à Oyonnax (11e étape), deux jours après avoir porté le maillot jaune laissé par Nibali l’espace de 24 heures. - LIONEL BONAVENTURE / AFP

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    7) Tour de France 2008 : la demi-surprise Carlos Sastre

    L’édition la plus «ancienne» de notre classement. En 2008, au sortir de l’ère Lance Armstrong, le vainqueur sortant Alberto Contador manque à l’appel puisque son équipe Astana n’est pas invitée par l’organisateur ASO, alors en conflit avec l’UCI, en raison des affaires de dopage qui planent au-dessus de sa tête (Vinokourov contrôlé positif en 2007, affaire Puerto…). La formation CSC Saxo Bank menée par les frères Frank et Andy Schleck va donc en profiter pour dominer la course. Mais c’est finalement l’Espagnol Carlos Sastre (ici en photo), coéquipier des Luxembourgeois, qui s’impose à Paris devant l’Australien Cadel Evans (à 58’’) après un magnifique numéro à l’Alpe d’Huez lors de la 17e étape. Ce Tour reste la plus grande victoire de la carrière de Sastre, par ailleurs 2e du Giro (2009) et de la Vuelta (2007). Notez également au palmarès de cette surprenante Grande Boucle les trois victoires françaises signées Samuel Dumoulin (à Nantes), Cyril Dessel (à Jausiers) et Sylvain Chavanel (à Montluçon). - PASCAL PAVANI / AFP

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    6) Tour de France 2012 : les Bleus en folie, la Sky montre les muscles

    Un an après la mythique édition 2011, le Tour de France 2012 n’est pas en reste. Déjà parce que les coureurs français ont fait le spectacle avec cinq succès d’étapes au compteur. Et quelles étapes ! Presque coup sur coup, le novice Thibaut Pinot (22 ans à l’époque) et les fidèles coéquipiers chez Europcar Thomas Voeckler et Pierre Rolland ont triomphé à l’issue d’échappées, respectivement à Porrentruy (Suisse), Bellegarde-sur-Valserine et La Toussuire. Ajoutez à cela la victoire de Pierrick Fédrigo à Pau lors de la 15e étape suivie du doublé pour Voeckler, magnifique vainqueur à Bagnères-de-Luchon (16e étape) et futur maillot blanc à pois rouges à Paris. Au classement général, Rolland terminait 8e et Pinot 10e, à plus d’un quart d’heure du maillot jaune final Bradley Wiggins. Le leader de la Sky avait, souvenez-vous, était attaqué puis attendu sur les pentes de la Toussuire par son lieutenant désigné, un certain Christopher Froome, rappelé à l’ordre à l’oreillette. Ce doublé impérial des Britanniques (Froome 2e à 3’21’’ de Wiggins, devant Nibali), donnait naissance à l’hégémonie Sky/Ineos sur le Tour de France jusqu’en 2019. - JOEL SAGET / AFP

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    5) Tour de France 2020 : l’avènement du monstre Pogacar

    On continue de dépoussiérer les livres d’histoire pour classer dans notre Top 5 le Tour 2020, unique en son genre car disputé entre le 29 août et le 20 septembre en raison de la pandémie Covid-19. Qu’importent les conditions, le prodige Tadej Pogacar a profité de l’évènement pour se révéler au monde entier. Sa troisième victoire d’étape, lors du contre-la-montre à la Planche des Belles Filles, à la veille de l’arrivée à Paris, est restée dans les mémoires. «Pogi» y a renversé le maillot jaune jusqu’ici solide Primoz Roglic, battu sur le fil pour 59 secondes. Ce suspense pour la victoire finale suffit à épaissir ce Tour 2020, sublimé aussi par la victoire à Nice de Julian Alaphilippe, lui offrant le maillot jaune pendant trois jours en première semaine. Citons enfin le succès du Français Nans Peters à Loudenvielle (5e étape) et la découverte du terrible Col de la Loze (encore au programme en 2025), dompté à l’époque par le Colombien Miguel Angel Lopez. - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

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    4) Tour de France 2017 : du spectacle et du bleu-blanc-rouge

    En 2017, Froome débarquait comme double tenant du titre au départ de Düsseldorf (Allemagne). Ce Tour gagne sa place dans notre Top 4 puisqu’il a fait oublier une édition 2016, on l’a dit, plutôt insipide suite, déjà, à une Grande Boucle 2015 en manque de suspense et de grands moments (excepté les victoires de Bardet et Pinot en troisième semaine). Cinq ans après 2012, le bleu-blanc-rouge fut à l’honneur avec cinq succès d’étape : Démare à Vittel, Calmejane à la Station des Rousses, Bardet au sommet de Peyragudes devant tous les favoris (ici en image) et enfin un doublé pour Warren Barguil. Cet été-là, le Breton de la Sunweb a vécu le pic de sa carrière en s’imposant à Foix le 14 juillet (dernière victoire française le jour de la fête nationale) puis au sommet du Col de l’Izoard, consolidant son maillot à pois rouges. Dans la course au général, Bardet s’était battu jusqu’au bout avant d’échouer à la 3e place, derrière Rigoberto Uran et à 2’20’’ du vainqueur Froome. Notons aussi la performance de Fabio Aru (5e, une étape, maillot jaune pendant deux jours) puis les cinq sprints remportés par les grosses cuisses de l’Allemand Marcel Kittel. Ce qui donne à l’arrivée une édition passionnante. - LIONEL BONAVENTURE / AFP

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    3) Tour de France 2019 : émotions et regrets éternels

    Les victoires en patron d’Alaphilippe (à Épernay puis Pau), son numéro avec Pinot sur les routes de Saint-Etienne, ce même Pinot qui lève les bras au sommet du Tourmalet… Tant de moments inoubliables pour le clan tricolore. 2019 reste, jusqu’ici, le dernier Tour où la France a cru vivre enfin la succession de Bernard Hinault, dernier vainqueur en 1985. Durant trois semaines, Alaphilippe (14 jours en jaune) puis Pinot (le plus fort des favoris dans les Pyrénées) ont porté les espoirs de la nation. Puis patatras le 26 juillet sur les routes de Tignes. Blessé à la cuisse gauche, Pinot abandonne en début d’étape à la surprise générale. Quelques heures plus tard, Alaphilippe perd le maillot jaune sous les coups du butoir d’Egan Bernal. Ce dernier est déclaré vainqueur de l’étape neutralisée au sommet du Col de l’Iseran en raison d’un orage et d’une coulée de boue dans la descente. Le Colombien remporte ce Tour de France mémorable devant son coéquipier Geraint Thomas. Les regrets côté français sont éternels. On en oublierait presque le maillot à pois décroché par Romain Bardet. Et le 7e maillot vert de Peter Sagan, qui marque l’histoire. - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

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    2) Tour de France 2022 : le fantastique début d’une rivalité

    Des duels Tadej Pogacar-Jonas Vingegaard, qui animent les années 2020, nous retenons la Grande Boucle 2022. Il n’y avait pas eu de match en 2021 (Vingegaard a terminé 2e suite à l’abandon de leader Roglic). Et les deux dernières éditions (2023 et 2024), quasiment à sens unique (dans un sens comme dans l’autre), pâtissent d’un écart trop important entre les deux rivaux à l’arrivée. Premier véritable épisode de la rivalité, 2022 réunit suspense, dramaturgie et surprise. Impossible d’oublier l’étape légendaire vers le Col du Granon, où le Danois a renversé le maillot jaune slovène après l’avoir harcelé d’attaques avec son partenaire Roglic. Touché dans son orgueil, «Pogi» a terminé avec trois étapes dans la musette mais a fini par céder sur les pentes de Hautacam face à son adversaire tracté par… un maillot vert tout-terrain nommé Wout Van Aert. Cette édition, qui a forcé le glouton Pogacar à revenir plus fort, avait offert un grand spectacle. Au point qu’elle gagne une très belle place dans notre classement, malgré la seule et maigre victoire française signée Christophe Laporte (à Cahors). - MARCO BERTORELLO / AFP

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    1) Tour de France 2011 : le cocktail détonnant... et gagnant

    Puisqu’il fallait faire un choix, loin d’être simple, le Tour de France 2011 se place tout en haut. D’abord parce que, comme en 2019, la France a vibré sous les coups de pédales de Thomas Voeckler, maillot jaune héroïque de la 10e à 18e étape. Le grimpeur d’Europcar et ses grimaces ont repoussé ses limites jour après jour avant de céder dans les lacets de l’Alpe d’Huez. Au même moment, le lieutenant Pierre Rolland (10e et maillot blanc) s’offrait une victoire de prestige au sommet. La veille, Andy Schleck réalisait un exceptionnel numéro en solitaire de 60 kilomètres pour remporter une étape de légende au Galibier. Le Luxembourgeois pensait être le plus fort, meilleur en tout cas que son rival Contador (5e du général puis déclassé). Mais le dernier mot était finalement revenu à l’Australien Cadel Evans, à l’issue du chrono à Grenoble (20e étape). Un Français chouchou du public, des favoris au rendez-vous et audacieux... La Grande Boucle 2011 reste un grand cru. - BERNARD PAPON / AFP