« Ça suffit de se faire rouler dessus » : les « pots de départ de Bayrou » font le plein

Il y a d’abord eu une légère appréhension : et si Bayrou restait au pouvoir ? Mais très vite, devant l’hôtel de ville de Montreuil, les citoyens rassemblés laissent éclater leur joie et tendent leurs verres vers le ciel. Le gouvernement est tombé, ce lundi, après l’échec du vote de confiance demandé par le premier ministre. Enjoués, les manifestants se concentrent d’emblée sur le prochain sur la liste : le président de la République lui-même se retrouve ciblé.

Une banderole « Macron t’es le prochain » est dressée sur le parvis de la mairie, accompagnée des « Macron, dégage ! » scandés en chœur par la centaine de manifestants venus pour le « pot de départ de Bayrou », organisé un peu partout dans le pays.

Se rassembler pour fêter le départ d’un chef de gouvernement, voilà qui n’est pas anodin. « J’avais tellement hâte qu’il se barre », souffle Ulice, 41 ans. Mais le gestionnaire de restauration prévient aussitôt que la lutte n’est pas terminée : « Si Macron nomme un autre premier ministre issu du bloc central, ça reviendra au même. Il faut changer de politique, il faut faire la révolution ».

À ses côtés, Fatima, juriste, qui se dit « ni de gauche, ni de droite », mais profondément choquée par le non-respect des résultats des législatives de 2024, est venue revendiquer la défense de la démocratie et de l’État de droit : « Lorsqu’un parti a gagné, il doit gouverner. C’est au Nouveau Front populaire d’être nommé à Matignon », insiste-t-elle.

« Je place mon espoir de changement dans les mobilisations »

Sophie, retraitée de 71 ans, va même plus loin : « nous luttons aujourd’hui pour faire chuter ce système capitaliste abject. Et la dette avec laquelle Bayrou nous rabâche les oreilles n’est pas aux travailleurs. Tous les recours institutionnels ont échoué, je place mon espoir de changement dans les mobilisations », mesure-t-elle, prête à défiler le 10 septembre. « Il faut que ça se poursuive le 18, et que ça perdure encore après », ajoute Elia,...