Chypre. Une île encore trop souvent hors des principaux radars médiatiques... Et pourtant. Sa position stratégique, en lisière de la Turquie et à vol d’oiseau du Liban, d’Israël ou de l’Égypte, en fait le pays de l’Union européenne le plus proche des évènements en cours au Moyen-Orient.
Alors que de nombreux ressortissants suédois, américains ou britanniques fuient Beyrouth pour Nicosie, suite à l'assassinat de responsables du Hamas et du Hezbollah, Chypre se retrouve au cœur d’une intense bataille géopolitique. Les 50 ans de l’invasion turque dans le nord de l’île, commémorés le 20 juillet dernier, constituant aussi un foyer de tensions hautement inflammable.
LE FIGARO. – Constantinos Kombos, votre ministre des Affaires étrangères, a récemment déclaré que le rôle de Chypre est de «fonctionner comme un pont pour la sécurité» du Moyen-Orient en cas d'évacuations massives de citoyens de pays tiers de la région. Craignez-vous un embrasement général ?
Nikos CHRISTODOULIDES. - Bien sûr, nous sommes préoccupés par une possible escalade des tensions. Je me souviens, le 7 octobre, quand a eu lieu l'attaque terroriste, que je me suis rendu en Égypte ; et le même jour, j'étais ensuite en Israël, dans cet effort de réunir ensemble les différentes parties. J'ai lu la menace d'Erdogan envers Israël, il y a quelques jours, et la réaction du ministre des affaires étrangères israélien qui en a suivi : « Souvenez-vous de la fin de Saddam Hussein ». Il y a de quoi être préoccupé.