Marineland d’Antibes : Sea Shepherd propose de payer les soigneurs pour que les cétacés restent sur place

L’ONG Sea Shepherd a proposé de prendre à sa charge les salaires des soigneurs toujours présents au Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) afin que les derniers animaux, dont les deux orques, ne partent pas vers un parc espagnol même pour un «temps transitoire» comme l’avait expliqué la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Depuis la fermeture définitive du parc marin début janvier, un plan social qui concerne une centaine de personnes a été lancé et les derniers employés dont les soigneurs vont devoir quitter les lieux le 15 avril, tout comme les cétacés.

Si la solution d’un sanctuaire européen pour les accueillir est défendue, celle-ci n’est pas encore disponible et ne le serait pas avant un an à Tarente, en Italie. Les deux orques Wikie (23 ans) et son fils Keijo (11 ans) devraient ainsi prendre la direction d’un parc similaire sur l’île de Tenerife alors que les dauphins, eux, partiraient au zoo de Madrid, dans l’attente de l’ouverture de ce sanctuaire.

«Inacceptable»

Mais pour Sea Shepherd France, ce passage «transitoire» est «une solution inacceptable, inutilement stressante et surtout sans aucune garantie de pouvoir un jour les envoyer dans un sanctuaire», a indiqué l’organisation dans un communiqué, évoquant un précédent avec une autre orque, Morgan.

C’est en ce sens que l’ONG de «reprendre à sa charge le personnel nécessaire aux soins des quatorze cétacés ainsi que les différents frais inhérents à leur présence sur les lieux». Elle souhaite encore «la désignation d’un expert» pour vérifier l’état des bassins et au besoin, «de réaliser des travaux de maintenance afin de laisser le temps aux projets de sanctuaires d’arriver à terme», promet Sea Shepherd.

Mais les 26 hectares du Marineland d’Antibes appartiennent toujours au groupe privé espagnol Parques Reunidos. Contactée par Le Figaro au sujet de cette proposition, la direction n’a pas souhaité faire de commentaire. Sollicité, le ministère n’a pas donné suite à ce stade.

À un peu plus de trois semaines d’un éventuel départ des derniers animaux, ce qui demande une logistique conséquente, la situation ne semble pas encore réglée puisqu’une procédure judiciaire reste en cours et empêche le transfert des orques. L’association One Voice avait déposé un recours devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, celle-ci ordonnant une nouvelle expertise sur la santé des géants noir et blanc. Le rapport se fait toujours attendre. Tout comme, selon nos informations, un permis des autorités autorisant le transfert des animaux.