Mandiant, Motorola, Nest Labs… Les plus grosses acquisitions de Google avant le rachat record de Wiz

Le géant de Mountain View a-t-il les yeux plus gros que le ventre ? Il est en tout cas prêt à mettre le prix nécessaire pour assurer son expansion. Cette semaine, Google a élargi encore son empire en annonçant débourser 32 milliards de dollars pour acquérir la licorne israélienne Wiz, spécialisée dans la cybersécurité. La plus grande opération de rachat de son histoire. Cela faisait plusieurs mois qu’Alphabet avait jeté son dévolu sur cette start-up israélienne qui s’est démarquée en concevant un modèle de sécurité informatique axé sur l’utilisation du cloud. Déjà, en juillet 2024, des informations avaient filtré sur des négociations avancées entre la maison mère de Google et Wiz.

Environ 23 milliards de dollars étaient alors en jeu, ce qui aurait déjà représenté l’acquisition la plus importante du géant américain. Mais l’offre avait finalement été rejetée par Wiz. Son PDG, Assaf Rappaport, assurait alors dans une lettre à ses employés que l’entreprise était «flattée par les offres reçues» (sans mentionner Google), se donnant pour objectif d’atteindre «un chiffre d’affaires annuel d’un milliard de dollars de manière indépendante». Alors que Wiz n’a atteint «que» la moitié de cet objectif l’année dernière, il semble que les quatre fondateurs se soient finalement laissé tenter par la seconde offre de Google, à 32 milliards de dollars.

Avec cette opération record, le géant américain continue sa conquête très stratégique pour se renforcer. Alphabet a déjà absorbé plus de 260 entreprises depuis le début des années 2000, majoritairement américaines, dans des domaines aussi variés que la publicité en ligne, l’intelligence artificielle, les applications mobiles, l’analyse de données de masse ou encore la sécurité informatique. Le Figaro revient sur ses quatre plus grosses acquisitions.

Motorola Mobility, le mauvais pari ?

Acquise pour 12,5 milliards de dollars en 2011, Motorola Mobility a été revendue trois ans plus tard à Lenovo pour seulement un quart de ce prix. Cette acquisition, longtemps la plus importante de l’histoire de Google avant Wiz, s’est rapidement révélée être un véritable fardeau pour Alphabet. Si l’opération est plus complexe qu’une simple soustraction - Google ayant, entre-temps, revendu à la découpe une partie des activités de l’entreprise de télécom - le géant américain a pu conserver la majeure partie des brevets de la firme avant de la céder à l’industriel chinois, dans une opération coûteuse, mais jugée bénéfique sur le long terme. Lenovo continue de bénéficier d’une licence d’exploitation sur les brevets de Motorola, moyennant finance, tandis que Google a pu se recentrer sur son activité logiciel et les objets connectés.

Mandiant, un pied dans le cyber

En mars 2022, Google s’est offert pour 5,4 milliards de dollars la société américaine Mandiant, spécialisée tout comme Wiz dans la cybersécurité. «La sophistication et la gravité des attaques, qui étaient auparavant utilisées pour cibler les grands gouvernements, sont désormais utilisées pour cibler les entreprises de tous les secteurs», expliquait alors Thomas Kurian, le PDG de Google Cloud, pour justifier cette opération. En janvier de la même année, Google avait déjà racheté Siemplify, une autre entreprise israélienne ayant développé une plateforme de détection automatisée des menaces, pour un demi-milliard de dollars.

Nest Labs, la “maison intelligente”

L’année 2014 a été particulièrement prolifique pour le géant de Mountain View, avec l’acquisition de plus de 30 entreprises. C’est aussi l’année où Google a lancé son expansion dans le domaine de la domotique en rachetant, en janvier, Nest Labs, un fabricant de thermostats intelligents et de détecteurs de fumées, pour quelque 3,2 milliards de dollars. L’entreprise a ensuite été rebaptisée Google Nest, et son rachat a été suivi par ceux de Dropcam (juin) et de Revolv (novembre), pour étoffer l’offre “maison” du géant de la tech.

DoubleClick, le mariage de la pub et de la tech

En 2007, soit un an après avoir racheté YouTube pour la coquette somme de 1,65 milliard de dollars, le groupe a mis la main sur DoubleClick, société spécialisée dans la vente d’espaces publicitaires. L’opération réalisée pour 3,1 milliards de dollars a permis au groupe d’obtenir le logiciel de DoubleClick et de se lancer dans les espaces d’affichage publicitaires en ligne, alors que la société californienne maîtrisait déjà la publicité textuelle depuis le rachat d’Applied Semantics en 2003, pour quelque 102 millions de dollars.