«On n’en restera pas là !» : le collectif des contrôleurs et Sud-rail brandissent la menace d’une nouvelle grève à la SNCF

La colère ne faiblit pas chez le collectif des contrôleurs de la SNCF. Quelques jours après la dernière mobilisation qui n’a eu que peu d’effets sur la circulation des trains, les 9,10 et 11 mai, ces agents ont prévenu que ce mouvement social était loin d’être achevé. «Les revendications sont toujours là», indique le collectif, soutenu par Sud Rail, dans un tract, ajoutant que «d’autres appels à la grève auront lieu prochainement».

Dans ce communiqué, le collectif des contrôleurs, appuyé par Sud Rail, s’indigne contre la mobilisation des «volontaires accompagnateurs occasionnels» ou VAO, venus remplacer les contrôleurs (aussi appelés ASCT) sur des TGV et Intercités. Ces cadres volontaires ont permis de faire circuler 90% des trains lors du pont du 8 mai, alors que Sud Rail, la CGT Cheminots et Force Ouvrière avaient lancé un appel à la grève pourtant très suivi : selon l’AFP, le taux de grévistes dépassait les 60% le samedi 10 mai. 

Le principe consiste à mobiliser des cadres volontaires pour assurer, temporairement, des missions de contrôleur (ou «chef de bord») dans les trains, ou pour assurer l’accueil et l’information des voyageurs sur les quais. Ces VAO ont été qualifiés de «mercenaires briseurs de grève» par Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de Sud-Rail, le 7 mai. Ce sont des «gens archi sous-formés et archi-surpayés » avait-il continué. Le syndicat dit aussi étudier la possibilité d’un recours en justice contre la SNCF sur les VAO.

«En colère et écœurés»

Selon le tract, les ASCT sont «en colère et écœurés du comportement de leurs dirigeants durant ce mouvement». Ils souhaitent désormais agir sous des «formes moins prévisibles», soit en communiquant le plus tard possible sur une éventuelle grève. L’organisation critique par ailleurs le fait que la direction n’a pas utilisé le temps entre le dépôt du préavis de grève et sa mise en oeuvre «pour négocier». Celui-ci, déposé par Sud Rail en mars 2025, court du 17 avril jusqu’au lundi 2 juin.

Contacté par Le Figaro, le syndicat FO Cheminot, confirme qu’il y a «une vraie colère» dans l’entreprise. Mais le syndicat réfléchit à l’appel à une nouvelle grève : «C’est en discussion avec les agents concernés, c’est-à-dire les ASCT et les agents de conduite. On verra s’ils veulent en découdre » a-t-il précisé, sans suivre, pour le moment, l’appel de Sud-Rail. La CGT Cheminots, quant à elle, a appelé dès le 8 mai à prolonger la mobilisation les 4,5 et 11 juin.