Évacuation de l’Hôtel de ville de Paris : 250 personnes dont des enfants et des mères isolés renvoyés à la rue
« Les familles avaient très peur quand la police est arrivée vers 7 heures. Les agents ont demandé aux familles de monter dans les cars pour aller dans des sas d’accueil régionaux ou, à défaut, de quitter les lieux. Aucune personne n’a pu rester sur place. Elles ont donc été chassées, comme les dix filles mineures non accompagnées qui ne peuvent pas être prises en charge par les sas, qui ne s’occupent que des majeurs. Sans solution, elles passeront la nuit à la rue. »
Nathan Lequeux, coordinateur de l’antenne parisienne de l’ONG Utopia 56, était présent mardi matin lors de l’évacuation du parvis de l’Hôtel de ville de Paris. Depuis sept jours, l’association et 250 personnes sans abri essayaient d’alerter sur la pénurie d’hébergements d’urgence, qui redouble en été, et les remises à la rue de plus en plus massives.
Précarité et canicule, double peine
« Le 115 ne répond plus, poursuit le militant. Les familles qui étaient avec nous l’appelaient tous les jours, elles tombaient directement sur une messagerie. La mairie de Paris ne nous a jamais aidés. À défaut de mettre à l’abri, elle pourrait au moins opposer un vrai rapport de force politique au préfet. Mais nous n’avons eu aucune réponse, que du mépris. La mairie n’a fait que communiquer sur Paris Plages. Pendant sept jours, nous étions derrière des terrains de volley de Paris Plages et la vie continuait. Le contraste était saisissant. »
Soixante-six personnes ont accepté d’être convoyées vers des sas régionaux d’accueil temporaire situés à Toulouse, Strasbourg, Marseille, Besançon, Rennes ou Bourges. La mairie de Paris s’est occupée de 34 autres, des femmes seules enceintes ou avec des enfants de moins de 3 ans.
« Plus de 150 personnes ont refusé de partir, reprend Nathan Lequeux, parce qu’elles ont un travail ici, leurs enfants sont scolarisés à Paris, elles ont leurs dossiers médicaux et administratifs sur le territoire parisien. On a demandé à ces personnes de rompre du jour au lendemain avec toute leur vie, alors que dans 60 % des situations ces sas régionaux procèdent à la remise à la rue massive après trois semaines d’hébergement. »
Une fois la misère repoussée dans le métro par la police, et éloignée des terrains de beach-volley de Paris Plages, les associations comme Utopia 56 sont parties à la recherche de ces enfants et mères isolées, évacués sans solution d’hébergement pour les nuits à venir. Par temps de canicule, leur situation précaire ne peut que s’aggraver.
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