Incendie dans l’Aude : quelles conditions de remboursement pour les vacanciers évacués des campings ?
Un incendie d’une puissance exceptionnelle s’est déclaré mardi 5 août dans le massif des Corbières, dans l’Aude. Avec plus de 13.000 hectares brûlés, il s’agit de l’un des plus importants de l’histoire de France. Ce n’est pas le premier de la saison estivale, déjà marquée par les flammes qui ont atteint le Var ou Marseille.
Pour l’heure, dans l’Hérault, deux campings ont été évacués et d’autres pourraient suivre si de nouveaux incendies se déclarent. Près de 343 vacanciers ont été pris en charge et ont dû écourter leurs séjours. À quels dédommagements ont-ils droit ? Qu’en est-il des vacanciers d’août sur le point d’arriver ?
Annulation en cours de séjour ou avant l’arrivée
Lorsqu’un camping est évacué sur ordre des autorités en raison d’un incendie, le vacancier doit être remboursé au prorata des nuits non consommées. C’est ce que précise Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA) : «Si l’hébergement n’a pas pu être assuré en raison d’un danger confirmé, les assurances des campings devront verser le montant du séjour non consommé car la situation relève d’une catastrophe naturelle».
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Cela vaut également pour les personnes n’étant pas encore sur place, mais dont le séjour a été rendu impossible par une fermeture administrative. Là aussi, un remboursement intégral s’impose, à condition que l’interdiction d’accès soit toujours en vigueur au moment du voyage prévu. Mais attention, annuler par précaution en amont du séjour ne garantit aucun remboursement, sauf si une assurance annulation a été souscrite lors de la réservation. «Si le camping reste ouvert, officiellement, il n’y a pas de danger immédiat, et l’annulation relève alors du choix personnel», rappelle Nicolas Dayot.
Une indemnisation est-elle possible ?
Une réservation annulée ou écourtée donne-t-elle droit à une indemnisation? En réalité, très rarement. Dans les situations d’incendie, il s’agit de cas de force majeure, c’est-à-dire des événements «imprévisibles, insurmontables et extérieurs à l’établissement», comme l’explique Nicolas Dayot. Dans ce cadre, les hébergeurs ne sont pas responsables du sinistre et ne sont donc pas tenus d’indemniser leurs clients, ni même de proposer un report.
Toutefois, certains choisissent de le faire. «Lors des incendies de la dune du Pilat en 2022, les résidences touchées avaient compensé intégralement les vacanciers, même si ce n’était pas une obligation. Il ne faut donc pas hésiter à contacter directement l’établissement», avise le président de la FNHPA. D’autant plus que chaque franchise applique ses propres conditions générales. Mieux vaut donc les vérifier en amont, au moment de la réservation.
Le rôle des assurances
La prise en charge des objets personnels (vêtements, téléphone, ordinateur...) dépend souvent des assurances habitation souscrites par les vacanciers. Certaines offrent une protection même en dehors du domicile, si l’extension prévue à cet effet a été activée. «Proposée en option dans les contrats multirisques habitation, cette couverture s’applique généralement à l’ensemble de l’Union européenne», indique Nicolas Dayot.
Passer la publicitéConcernant la voiture, si elle est détruite dans un incendie, seule une assurance tous risques permettra une indemnisation. Les véhicules protégés au tiers, eux, ne le seront pas. «Dans tous les cas, les vacanciers doivent se rapprocher rapidement de leur assureur pour vérifier leurs droits» conclut le président de la FNHPA .
En vidéo - Campings évacués, 20 hectares brûlés, huit groupes d’intervention mobilisés... Les images de l’incendie dans l’Hérault.