«Certains entendent le coq le matin, nous, c'est les choufs» : à Grenoble, les habitants résignés à la cohabitation avec les dealers

Au-dessus d’un ensemble de maisons aux couleurs chaudes, un clocher se dresse, entouré des montagnes enneigées. C’est celui de l’église Saint-Bruno, dans le quartier Chorier-Berriat, à moins d’un kilomètre de la gare de Grenoble. Une place calme mais animée, qui abrite du mardi au dimanche le marché en plein air et, tous les jours de la semaine, le trafic de drogue. Sur le trottoir d’une ruelle adjacente, une bande de jeunes, sweats Adidas et basket Nike, est agglutinée autour d’un sac de courses posé à terre. L’un d’eux, assis sur une chaise à roulettes, y plonge sa main pour servir les clients. De temps à autre, ils s’écartent pour laisser passer un riverain, puis se replacent en travers du passage.

«Ils n'ont pas besoin de se cacher», explique Dominique, 68 ans, qui vient régulièrement s’approvisionner en tabac sur ce point de deal - «mais jamais en drogue», jure ce Grenoblois qui habite le quartier depuis 9 ans. D’un geste du menton, il montre les «choufs», les guetteurs…

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