50 ans après sa mort, une fresque parisienne rend hommage à Joséphine Baker

La fresque représentant Joséphine Baker a été dévoilée à Paris le 19 juillet en présence d’un de ses fils. Yann Cuileyrier

Située à proximité du canal de l’Ourcq, l’œuvre dédiée à l’inoubliable interprète de J’ai deux amours et résistante française, a été dévoilée le 19 juillet. Elle a été réalisée par le street-artiste, FKDL.

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« J’ai deux amours, mon pays et Paris » chantait en 1930, Joséphine Baker. 50 ans après sa disparition, l’artiste et espionne pour la Résistance française est immortalisée sur une fresque bleue et jaune, située à proximité du canal de l’Ourcq (nord-est de Paris) rapporte Euronews. Réalisée par l’artiste spécialiste du collage papier et du scotch FKDL, l’œuvre a été créée dans le cadre du festival de street art Ourcq Living Colors. Elle a été dévoilée le samedi 19 juillet en présence du fils de la chanteuse, Brian Baker. « Je suis heureux et touché, car cela perpétue la mémoire de ma mère. Cela montre son sourire tourné vers le monde » a-t-il commenté, avec émotion.

Le street-artiste FKDL a avoué à Euronews, que Joséphine Baker est une de ses inspirations personnelle : « Elle a toujours été, pour moi, une figure emblématique de cette époque. À la fois sauvage et libre d’esprit, mais aussi profondément liée à la musique, aux comédies musicales à la danse. C’était un personnage extraordinaire, une femme incroyable ».

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Vedette des Années folles

Née en 1906 à Saint-Louis, au Missouri, Freda Josephine McDonald a commencé une carrière de danseuse au début des Années Folles à New York avant de traverser l’océan et rejoindre Paris en 1925. Elle connaît le succès au Théâtre des Champs-Élysées puis aux Folies Bergère où son spectacle La Folie du Jour marque les esprits. Accompagnée d’un guépard, Joséphine Baker chantait et dansait vêtu d’un simple pagne et d’une ceinture de bananes.

Dans les années 1930, celle que l’on surnomme « La Vénus noire » devient l’égérie des artistes cubistes comme Alexander Calder ou Henri Laurens. Sur scène, Joséphine Baker interprète son plus grand succès : J’ai deux amours. Au sommet de sa gloire, elle prend la nationalité française en 1937. Avant que les nuages sombres de la Seconde Guerre mondiale changent son destin.

La ceinture de bananes de Joséphine Baker a marqué l’histoire du music-hall. Leonard de Selva / Bridgeman Images

Dès le début du conflit, l’artiste s’engage dans la Résistance comme agent de services secrets et devient sous-lieutenant dans l’armée de l’air. Ce rôle d’espionne au service du général de Gaulle et de la France Libre lui vaudra la médaille de la Résistance Française, la Croix de guerre et la Légion d’honneur. Après la guerre, elle milite contre le racisme et la ségrégation aux États-Unis. En 1963, elle participe à la Marche sur Washington aux côtés de Martin Luther King. Là, Joséphine Baker prononce un discours, habillée de son uniforme militaire. Après des années difficiles où l’argent la fuyait, la chanteuse décède le 12 avril 1975 des suites d’une attaque cérébrale.

En 2021, Joséphine Baker devient la cinquième femme à être accueillie au Panthéon, rejoignant ainsi Marie Curie ou Simone Veil. Près d’un demi-siècle après sa mort, personne n’avait oublié son talent et son amour de la France.