LE FIGARO. - Votre livre s’ouvre sur un constat : selon vous, les 43 victimes françaises du 7 octobre 2023 ont été « gommées de nos débats politiques » . Comment l’expliquer ?
RACHEL BINHAS. - En effet, je souligne que la place qu’on leur a donnée dans l’espace public est extrêmement réduite. Elle l’est d’autant plus si l’on regarde la couverture médiatique et sociale accordée aux otages dans le passé : Ingrid Betancourt, Jean-Paul Kauffmann, Christian Chesnot ou Georges Malbrunot…
Aujourd’hui, peu de Français, y compris chez les journalistes, peuvent donner les noms et le nombre de Français juifs retenus en otages par le Hamas à Gaza. Mon livre part de cette invisibilisation. Pour beaucoup hélas, le Juif est associé à une minorité oppressante : il ne peut être victime. Le Juif serait coupable parce que juif. Il représente un système qui serait impérialiste, colonisateur, voire génocidaire. Reconnaître un Français juif comme victime…