Gaza : 11 morts dans des «tirs» israéliens sur une foule attendant de l’aide humanitaire, selon le Hamas

Le ministère de la santé du Hamas a fait état tôt vendredi de 14 morts et de plus d'une centaine de blessés dans des «tirs israéliens» sur une foule attendant de l'aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza.

«Les forces d'occupation israéliennes ont pris pour cible un rassemblement de citoyens attendant de l'aide humanitaire (à un rond-point de Gaza City, NDLR). Jusqu'à présent 11 morts et 100 blessés ont été transportés à l'hôpital al-Chifa», avait déclaré dans un premier temps le ministère, avant de revoir à la hausse ce bilan à 14 morts et 150 blessés.

Nombreuses dépouilles

«Il y a eu des tirs directs des forces d'occupation sur des gens qui se rassemblaient au rond-point Koweït pour attendre l'arrivée de camion avec de la nourriture», a indiqué à l'AFP le docteur Mohammed Ghurab, directeur des services d'urgence de cet hôpital, le plus important du nord de la bande de Gaza. Sur place, un collaborateur de l'AFP a vu de nombreuses dépouilles et des blessés par balles. Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté ces informations dans l'immédiat. L'ONU redoute une famine généralisée dans le territoire assiégé par Israël, notamment dans le Nord, difficilement accessible, où vivent actuellement environ 300.000 personnes.

Face à l'urgence humanitaire, plusieurs pays ont décidé de diversifier les voies d'acheminement de l'aide à la population, via des parachutages ou un couloir maritime depuis Chypre avec d'ailleurs un premier navire, de l'ONG Open Arms, attendu dans les prochaines heures. Dans le nord de la bande de Gaza, les habitants scrutent quotidiennement le ciel dans l'attente d'un parachutage, mais les quantités larguées sont limitées. Fin février, plus d'une centaine de Palestiniens avaient perdu la vie, selon le Hamas, dans une distribution d'aide alimentaire qui avait tourné au cauchemar dans le nord de la bande de Gaza.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes. Selon Israël, environ 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 32 seraient mortes.

En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l'Union européenne.