À peine nommé à Matignon et déjà une première claque pour François Bayrou ! La note de la France a été dégradée par l’agence de notation américaine Moody’s. Six mois après Standard & Poor’s (S&P) qui aurait pu récidiver il y a deux semaines mais a préféré accorder un sursis inattendu à la France. Reste à savoir si cette générosité ne sera pas de courte durée. Fin novembre, l’agence américaine espérait que la France allait «se conformer au cadre budgétaire européen et consolider progressivement ses finances publiques». Mais la tâche est ardue. Le nouveau premier ministre, qui a longtemps fait des finances publiques sa priorité politique, en est conscient. «Nul plus que moi ne connaît la difficulté de la situation», a martelé François Bayrou, lors de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur Michel Barnier, à Matignon.
La mission est d’autant plus compliquée que le chef du gouvernement devra peut-être faire face à une attaque en règle des marchés financiers la semaine prochaine. Le statut de la France, en tant que moteur principal de l’Europe, avec l’Allemagne, va-t-il être remis en cause ? Et ce, d’autant plus que des pays autrefois plongés dans la crise, comme le Portugal et l’Espagne sont mieux traités par les investisseurs, mais pas par les agences de notation. Ses notes, attribuées par les trois principales agences, restent, certes, parmi les meilleures mais la France recule lentement mais sûrement, à l’instar du classement des plus grandes puissances économiques.
Risque de déclassement
Pour Moody’s, 12 pays disposent toujours de leur triple A, la meilleure note (voir ci-dessous). Mais la France n’en fait pas partie. Elle est certes mieux notée que le Royaume-Uni ou la Belgique mais l’Autriche, la Finlande, la Corée du Sud ou encore le Qatar devance également la septième puissance économique du monde.
Du côté de S&P, la situation n’est pas plus réjouissante. Bien au contraire. La France ne fait toujours pas partie des 11, cette fois-ci, meilleurs élèves. Pire : trois autres pays (États-Unis, Royaume-Uni, Irlande) se sont glissés entre ce groupe «premium» et notre pays.
Enfin, pour Fitch, qui a maintenu la note de la France en octobre mais avec une perspective négative, le pays reste un des pays les mieux notés mais est aussi sur une pente descendante. Comme avec S&P, la France est à un rang du déclassement. Si ces deux agences dégradent à nouveau la France, sa note passera de «haute qualité» à «qualité moyenne supérieure». À l’instar du Royaume-Uni ou de la Belgique.