Avec leurs façades écaillées, leurs belles verrières rouillées, les grands bâtiments blancs éparpillés sur le site de la Manufacture Bohin à Saint-Sulpice-sur-Risle (Orne) racontent à eux seuls la gloire passée de cette marque de matériel de couture haut de gamme, née tout près, à L’Aigle, en 1833.
À son apogée, dans les années 1920, près de 450 ouvriers travaillaient ici. Seule une longue bâtisse blanche, rénovée, a retrouvé son lustre d’antan. C’est là qu’est installé l’unique atelier où la France produit encore des aiguilles à coudre. Le dernier concurrent tricolore de Bohin a fermé ses portes en 1952.
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À l’intérieur, la plus jeune des machines est quinquagénaire. La plus ancienne a 200 ans. Quelque 12.000 visiteurs se pressent chaque année pour suivre la visite des ateliers Bohin et découvrir, dans ce lieu devenu aussi un musée, l’histoire de la marque, et le travail des six ouvriers toujours aux manettes : la taille du fil de fer, le perçage des trous, le polissage, le bain d’huile…