Il a tué 77 personnes en incendiant le corps de sa victime : un homme mis en examen à Johannesburg

L'homme qui a avoué être à l'origine du terrible incendie qui avait fait près de 80 morts en août dans un immeuble de Johannesburg a été mis en examen jeudi pour 76 chefs d'homicides volontaires et 86 tentatives.

Le Sud-Africain de 30 ans a été présenté dans la matinée devant un tribunal de Johannesburg. Les mains derrière le dos, il a gardé la tête baissée tout au long de sa comparution, a constaté une journaliste de l'AFP. Le suspect avait été arrêté mardi après être passé aux aveux, de lui-même, devant une commission chargée d'enquêter sur l'affaire. Après avoir étranglé un homme ayant maille à partir avec un trafiquant de drogue, il aurait incendié le corps pour effacer les traces de son forfait.

Le suspect placé en détention provisoire

Pris au piège des flammes, 77 personnes dont douze enfants avaient finalement péri coincés dans cet immeuble vétuste quatre étages occupés par des squatters et appartenant à la municipalité, dans le centre délabré de la capitale économique sud-africaine. L'incendie, parmi les plus meurtriers au monde ces 20 dernières années, s'était déclaré dans la nuit du 30 au 31 août. Le bâtiment abritait environ 200 familles démunies et nombre de «tsotsi», terme sud-africain désignant gangsters et délinquants.

De nombreux corps avaient été retrouvés derrière des grilles verrouillées. Opulent quartier d'affaires au temps de l'apartheid, le centre de Johannesburg compte de nombreux immeubles abandonnés, souvent sans électricité ou eau courante, tombés aux mains de marchands de sommeil et occupés illégalement.

Le suspect a été placé en détention provisoire, sa demande de libération ayant été rejetée. Il risque la prison à vie. Selon son avocat, Me Dumisani Mabunda, la question de savoir s'il plaidera coupable ou non n'a pas encore été tranchée. La prochaine audience est prévue le 1er février.